(PDF) "Phénomènes psychiques au moment de la mort" par Ernest Bozzano

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Résumé du livre: Des apparitions de défunts au lit de mort

En tout temps et chez tous les peuples, on a remarqué que, durant la crise suprême de la mort, l'intelligence humaine donnait assez souvent des signes de perspicacité et de prévoyance extraordinaires, ou qu'elle était sujette à des perceptions de nature paranormale, partagées, assez fréquemment, par d'autres personnes présentes ou éloignées.

Les représentants de la science officielle et ceux qui s'occupent des nouvelles recherches métapsychiques se sont efforcés d'examiner par la méthode expérimentale ces manifestations si intéressantes de la période préagonique. S'ils parvinrent aisément à faire rentrer une partie d'entre elles dans le cercle des lois acquises de la psychophysiologie, on ne peut certainement pas affirmer que cela leur ait réussi pour toutes. Les phénomènes en question paraissent, en effet, infiniment plus complexes qu'on ne pouvait le soupçonner, et leur immense sphère d'action s'étend depuis les simples cas d'hypermnésie et de paramnésie jusqu'à ceux d'action ou de perception télépathique, depuis le cas de lucidité et de télesthésie jusqu'à ceux de précognition et de rétrocognition. À tout cela viennent encore se superposer des épisodes sensationnels de visions extatiques, de visions "panoramiques", de visions symboliques, et enfin des épisodes très impressionnants de perception de fantômes de défunts.

Ces derniers sont de beaucoup les plus fréquents, à tel point que l'expérience populaire en a tiré l'une de ses nombreuses généralisations proverbiales. Toute femme du peuple vous dira, en effet, que lorsqu'un malade "parle avec ses morts", il n'y a plus aucun espoir de guérison. Quatre-vingt-dix-neuf fois sur cent, il en est réellement ainsi. Comme il n'est pas possible de développer dans une simple monographie un thème aussi vaste, je me propose de m'en tenir exclusivement aux phénomènes des apparitions de défunts au lit de mort. Ces phénomènes sont ceux qui ont plus spécialement arrêté l'attention de quelques savants éminents, qui ont fini par conclure que l'on devait classer tous ces faits parmi ceux appartenant à la catégorie si variée des hallucinations subjectives. Cette induction était, en somme, raisonnable. On sait en effet que les conditions préagoniques prédisposent à toutes formes de sensations et perceptions hallucinatoires, et l'on ne peut pas affirmer que les visions dont il s'agit soient, en principe, différentes des autres. Il n'est pas moins vrai, cependant, que l'analyse des phénomènes en question décèle par-ci par-là des zones obscures, constituées par des circonstances ou des situations assez embarrassantes et suggestives pour que l'on doive reconnaître que l'argument mérite un examen ultérieur, ce dont il n'est possible de se former une idée nette qu'en étendant les investigations à un nombre suffisant de cas.

C'est pourquoi je me suis décidé à entreprendre la présente classification.