Les précurseurs d’ Amérique Latine
http://allankardec.paris.free.fr/cercle_spirite_allan_kardec_paris_les_pionniers.htmlLes précurseurs d'Amérique LatinePratiquement inconnus en France, les spirites d’Amérique du sud furent nombreux depuis le XIXème siècles, à suivre fidèlement les enseignements d’Allan Kardec. Depuis l’avènement du kardécisme, le spiritisme latino-américain a connu un grand développement. De nombreux penseurs et intellectuels ont participé à un travail de grande envergure, en expérience, en réflexion et en diffusion. Des écrivains, poètes, journalistes, hommes politiques et scientifiques, ont été spirites, laissant derrière eux une abondante littérature, qui reste méconnue en France faute de traductions.
Seront évoqués dans ce bref résumé, des figures parmi les plus importantes et les plus progressistes, qui ont su apporter une continuité intellectuelle et spirituelle à la philosophie d’Allan Kardec, déterminante pour le sous-continent sud américain.
Argentine
Nous distinguons dans l’histoire du spiritisme argentin trois grandes personnalités qui ont donné au mouvement une impulsion résolument sociale et humaniste dans un courant de pensée qualifié de socialiste-spirite, menant une réflexion sur le progrès des cultures et des civilisations à la lumière de l’éthique spirite.
Jesus Enrique Lossada (1892-1948)
Grand intellectuel d’une érudition exceptionnelle,
Lossada consacra sa vie à l’enseignement, à la magistrature en tant qu’avocat, et au spiritisme. Il étudia la médiumnité, le magnétisme et l’hypnose, participant à des expériences menées avec une grande rigueur scientifique. Fondateur de la revue «Psiquis», il fut aussi le chantre poète du spiritisme, au travers de poèmes et de contes où se mélangent le paranormal, la critique sociale et l’atmosphère romantique, et où prédomine le thème de l’exploration de l’âme humaine. Il créa notamment un très long poème dédié à Katie King, dans une évocation des séances spirites menées par William Crookes.
David Grossvater (1919-1974) est né à Cracovie en Pologne. Sa famille fut exterminée par les nazis dans un camp de concentration. Il émigra au Venezuela en 1930 et y fonda le mouvement spirite CIMA en 1958, toujours existant aujourd’hui, sous la responsabilité de Jon Aizpurua. Il écrivit plusieurs livres orientés dans une vision résolument laïque, non religieuse et de libre pensée, du spiritisme. Il décéda en la ville de Maracay.
Cosme Marino (1847-1927) : Journaliste et propagandiste infatigable, Marino
accomplit son parcours spirite dès l’âge de 22 ans aux côtés de l’association «Constancia». Il devient le leader spirite national, considéré comme le «Kardec argentin». Directeur de la revue «Constancia», il laissa plusieurs ouvrages dont «Le spiritisme et la science», «Preuves concluantes de l’existence de l’âme», «Concept spirite du socialisme», «Le spiritisme en Argentine».
Manuel Porteiro (1881-1936) : Issu d’un milieu très pauvre, cet autodidacte étudia tous les philosophes pour à son tour développer une pensée construite autour d’une sociologie spirite. Rejetant aussi bien le capitalisme que la vision matérialiste du marxisme, il prôna un socialisme spirite fondé sur les valeurs éthiques et esthétiques de l’être, en dehors de toute mystique et de toute forme théologique. Il parlait d’une révolution à caractère moral, intégrant toutes les dimensions culturelles d’un spiritisme dialectique, débarrassé de ses déviations mystiques.
Humberto Mariotti (1905-1982) : Ecrivain, philosophe et poète, fut marqué par la pensée spirite et sociale de Manuel Porteiro. Il donna au spiritisme une empreinte sociale pour une société fondée sur les valeurs de justice, d’égalité et de liberté. Quelques titres parmi son immense œuvre écrite : «Victor Hugo le poète de l’au-delà», «La loi et l’histoire», «La parapsychologie à la lumière de la philosophie spirite», «Les idées spirites et la société moderne».
Humberto Mariotti associait à sa passion littéraire, une grande culture et des dons oratoires, mis au service d’un spiritisme social, qui eut un grand impact sur le mouvement spirite argentin.
Le Brésil, terre de contrastes, a connu et connaît encore de grandes diversités culturelles et spirituelles auxquelles le spiritisme n’a pas échappé. Parmi les pionniers, le nom de
Bezzera de Meneses est incontournable dans l’histoire du spiritisme brésilien. Il demeure cependant une référence teintée de catholicisme, au travers de la déviance roustaingouiste, du nom du français Jean-Baptiste Roustaing, qui développa au XIXème siècle un spiritisme religieux en opposition avec les thèses d’Allan Kardec. Roustaing, pratiquement oublié en France, eut une très grande influence dans l’édification du mouvement spirite brésilien.
Médecin et député décédé en 1900,
Adolfo Bezzera de Meneses acquit la double réputation de «médecin des pauvres» et de «Kardec brésilien».
Dans une perception plus progressiste et laïque citons le grand intellectuel
Herculano Pires (1914-1979), journaliste, écrivain, philosophe, professeur et poète, qui à l’âge de 22 ans s’orienta vers le spiritisme pour devenir l’un des plus grands auteurs spirites, laissant derrière lui un nombre considérable d’ouvrages. Il réalisa notamment une étude très approfondie et argumentée sur la médiumnité du guérisseur
José Arigo.
Cairbar Schutel (1868-1938) maire de sa ville, fut aussi un écrivain spirite fertile doublé d’un orateur qui donnait des conférences radiophoniques dans les années 30. Parmi ses sujets de prédilection, les rapports et différences entre le spiritisme et les religions chrétiennes.
Deolindo Amorim (1906-1984), journaliste, puis fonctionnaire au ministère des finances à Rio, fut un grand défenseur du spiritisme, qui s’attacha à bien distinguer le spiritisme de ce qu’il n’est pas, au pays où se mélangent dans une grande confusion les pratiques d’origine africaine, les religions chrétiennes, voire même la théosophie et le mouvement Rose-croix. Il consacra donc une partie de son œuvre spirite à discriminer
les différences, au profit d’un spiritisme essentiellement kardéciste et progressiste.Carlos Imbassahy (1883-1969), écrivain fécond, fut l' auteur de 50 livres, parmi lesquels on compte des travaux de grande valeur scientifique en rapport avec tous les aspects de la parapsychologie et du spiritisme.
Chico Xavier, né en 1910, est le médium bien connu qui a à son actif 400 livres, en vers et en prose, dictés par des centaines d’esprits et reçus par écriture automatique. En tant que médium, il demeure l’une des grandes référence pour les spirites brésiliens.
Mexique
Francisco Indalecio Madero qui fut le président de la république de 1911 à 1913, s’est aussi distingué comme souscripteur de la Revue Spirite et président de plusieurs congrès spirites mexicains, il traduisit en langue espagnole le livre «Après la mort» de Léon Denis.
Cuba
Se distinguent les noms de
Soto Paz Basulto et
Ofelia Leon Bravo, puis un personnage mieux connu internationalement :
José Marti.
, écrivain, journaliste et poète, fut l’apôtre de l’indépendance cubaine et l’un des instigateurs de la guerre d’indépendance contre le colonialisme espagnol. Marti, en tant que spiritualiste, se présenta comme un défenseur de la théosophie puis du spiritisme.