Tabagisme« Le vice, de quelque nature qu'il soit, est une rampe qui conduit au malheur ». Joanna de Angelis
Les vices, quels que soient les traits sous lesquels ils se présentent, se transforment en liens d'asservissement aux conséquences lamentables pour ses aficionados... Il vaut donc mieux éviter leur installation qu'avoir postérieurement à lutter pour les vaincre ; une fois que l'expérience désastreuse s'est initiée, chaque fois qu'il y a le moindre type de conflit, d'angoisse, d'insécurité, le patient cherche à avoir recours au tabac dans la vaine illusion d'atteindre les résultats du bien-être, de la sérénité.
À mesure que l'organisme s'intoxique, le rapport numérique nécessaire augmente, conduisant à la dépendance coercitive et perturbatrice. Simultanément, apparaissent les signes qui caractérisent les dommages causés à l'organisme, qui peuvent advenir, soit seuls, soit associés les uns aux autres.
Le tabagisme est ainsi responsable de diverses maladies, en particulier celles du système nerveux central, comme celles des appareils cardio-vasculaire, respiratoire, digestif et des glandes endocrines, entraînant des perturbations de la parole, des accidents de sténocardie et des vases périphériques.
Dans sa phase aiguë, apparaissent les nausées, vomissements, malaises, maux de tête, faiblesses dans les jambes, sécrétions excessives de salive...
En cas d'insuffisance coronarienne et de bronchite chronique, de dyspepsies gastriques et biliaires, de diabète, le tabagisme aggrave le tableau, conduisant à des détachements de liens douloureux et inévitables.
Le fumeur pense avoir obtenu des choses positives grâce à cette habitude préjudiciable, telles que, par exemple, faire partie du cercle des dépendants, se sentant accepté et identique à eux, en particulier dans la phase des conquêtes amoureuses lorsque l'autre, homme ou femme, est vicié.
L'ample diffusion à travers les médias de ce que le fumeur est un individu triomphant, enviable de par ses conquêtes et auteur de grands exploits, contribue à ce que les personnalités en conflit recherchent le tabac pour parvenir à de semblables réalisations. Malheureusement, les médias ne présentent pas ces modèles lorsqu'ils sont dévorés par le cancer qui résulte de leur habitude invétérée d'absorber de la nicotine à haute dose...
L'illusion engendrée par le tabagisme est paradoxale : initialement, il semble donner du calme, donner de la vitalité ; cependant, plus la victime se laisse entraîner par son usage maladif, plus elle apparaît névrosée, moins sûre d'elle et plus instable.
L'individu pharmacodépendant atteint un niveau de trouble tel qu'il se sent incapable d'affronter un quelconque type d'activité sans le soutien de la cigarette, très souvent même avant de prendre le moindre repas pour commencer la journée.
Lorsqu'il essaye d'éviter d'avoir recours à son usage, et que par hasard le résultat de ce qu'il aura entrepris ne correspondra pas assez qu'il espérait, il supposera aussitôt que c’est le manque de cigarette qui est le responsable de ce qu'il considère être son insuccès et, il aura recours à son soutien, recréant son envie et reformant le cercle vicieux.
Même lorsque le dépendant reconnaît les préjudices de ce que le vice cause à son organisme, il redoute de l'abandonner, bien qu'il le désire sans véritable effort, et continue donc à être tourmenté dans ses griffes.
L'éminent psychiatre Sigmund Freud appelle ce phénomène de « pulsion de mort », qui n'est autre que la façon morbide par laquelle la personne se laisse entraîner dans des conduites maladives et destructrices.
Un phénomène spécial se produit pour celle-ci comme pour n'importe quelle autre dépendance vicieuse, qui n'est autre que la présence d'esprits également malades qui se servent du patient au travers d’une vie commune obsessive qui leur permet de poursuivre leurs habitudes malheureuses, dans lesquelles ils se complaisent, et dont ils ressentent le manque, de par l'absence de leur corps physique.
De cette façon, des liens morbides s'établissent, engendrant des processus de vampirisation qui deviennent très complexes lorsqu'ils utilisent les vapeurs éthyliques, les émanations du tabac ou des drogues pour continuer à s'y complaire.
Cette ingérence aggrave encore plus l'état du patient physique parce que, même s'il il y a soutien psychologique, il continue de se sentir frustré en raison de la disparition de ces substances qui semblaient lui venir en aide lorsqu'il était dans le tourment.
À mesure que la parasitose spirituelle devient de plus en plus profondément ancrée dans le comportement de l'incarner, celui-ci se sent encore plus affaibli, abasourdi et malheureux, vidé de tous les idéaux de sens supérieurs.
Chaque fois qu'il songe à abandonner ce vice, il voit sa pensée être envahie par des peurs et des menaces sans nom, ce qui l'afflige fortement et le conduit au vide existentiel.
L'existentialiste français Jean-Paul Sartre suggéra que l'on ôte au tabac tout sens spécial, le réduisant à une simple plante qui se consomme, celle-ci ne méritant, pour cette raison, aucune autre connotation.
Toutefois, il se produit le contraire parce que le vicié la regarde avec un énorme désir, au point de la transformer en planche de salut, préservant l'ultime cigarette avec un véritable plaisir, lorsque celui-ci en a peu entre ses mains, afin que dans ses moments d'angoisse, qu'il formule d'ores et déjà inconsciemment, il puisse disposer d'un mécanisme de soutien et de libération de son mal-être.
Le plus lamentable dans tout ce processus, c'est qu'en plus des maux occasionnés à la victime par le tabagisme, ce dernier atteint les personnes qui se trouvent à ses côtés, parce qu'il les oblige à aspirer la fumée perverse qu'il répand, les intoxiquant également. Souvent, ceux qui s'exposent aux émanations de la cigarette se retrouvent si imprégnés, qu'ils en tombent malade, présentant des symptômes typiques des usagers du produit destructeur.
La culture de la cigarette, du cigare et de la pipe, dans notre société dite civilisée, fait partie des grands mécanismes inconscients de fuite de la réalité vers la fantaisie, vers l'exhibitionnisme, vers des auto-réalisations douteuses.
Se rendant compte des dommages que subissent une partie importante de la masse des fumeurs, beaucoup recherchent des formules magiques pour se libérer de ce vice et s'essayent aux moyens du moment qui apparaissent avec une certaine périodicité sans que, en réalité, ils désirent payer le prix très élevé de l'abstinence du tabac.
C'est ainsi qu'ils s'arrêtent quelques temps et, à mesure qu'ils se sentent victimes du syndrome qui en découle, ils apparaissent très irrités, dépressifs, impatients, souffrant d'insomnie, de confusion mentale, d'insatisfaction, les conduisant à reprendre avec plaisir leur extravagante habitude de consommation.
On affirme qu'un grand écrivain et critique littéraire irlandais a dit avec une certaine dose d'ironie : «C'est facile d'arrêter de fumer. J'ai déjà arrêté d'innombrables fois...».
Quel que soit l'habitude par laquelle un individu accepté d'y être soumise, il faut, pour mettre libérer, qu'elles soient substituées par une autre, de manière à ce que ne surgisse pas le vide, l'absence de quelque chose qui semble important, bien qu'étant accoutumé à sa présence.
Thérapie en vue de la guérisonDe la même façon que le vice s'est installé, sa libération survient au travers d'un processus semblable et de longue durée.
Les préjudices occasionnés sont presque toujours irréversibles mais, certains n'étant encore qu'à leurs débuts, ils peuvent être limités par l'absence de la nicotine.
Ce que l'on appelle la compensation du fumeur (présenter le paquet de cigarettes, lui retirer son emballage luxueux et prendre une posture exhibitionniste), lui engendre des difficultés lorsque ce dernier se résout à abandonner cette habitude. Naturellement, l'absence du plaisir mensonger qui se trouve enraciné dans son comportement lui provoque quelques perturbations qui se prolongeront tant que durera l'intoxication.
Une posture psychologique doit tout d'abord être prise en compte : à savoir la façon dont on va se libérer afin d'être un ancien fumeur et non quelqu'un qui a arrêté de fumer (une forme de perte), en désirant réellement parvenir à ce succès, parce qu'il sait déjà qu'il doit s'arrêter, à fin de réellement désirer s'arrêter.
De cette manière, s'avère nécessaire un changement de comportement, dans lequel le patient doit posséder une perception claire de son angoisse et apprendre à la dépasser, la vainquant sans avoir à user du tabac.
Ce changement de comportement comporte diverses aux états au cours desquelles le patient doit s'adapter à chacune d'elles durant son processus de guérison évitant ainsi de créer d'autre habitude comme celui de l'usage de caramel et de pastilles, ou de placebos de substitution...
Le véritable désir doit être maintenu par la pensée enracinée dans la logique et dans l'ardent désir d'une existence saine, durant laquelle les valeurs personnelles sont réglées de manière à dépasser les difficultés de la situation dans laquelle il se trouve. Le besoin de temps et d'énergie en vue de ce changement, qui devra être durable, ne doivent pas lui permettre des récidives expérimentales avec l'idée qu'une seule fois sera suffisante pour lui permettre de se calmer lorsqu'il se trouve dans l'affliction car, de cette façon, il retombe dans le vice.
Ce n'est qu'alors que commencent à surgir les avantages, les bons résultats de la décision, une fois que la pensée devient plus claire : l'organisme, même en phase d'élimination des toxiques, dispose de réponses meilleures et plus rapides ; le sommeil se fait plus tranquille et, le bien-être s'installe peu à peu.
Le stimuli pour être un ancien fumeur contribue à : des gains émotionnels et non à des pertes, permettant d'atteindre un nouveau type de vie ; le stimuli d'une victoire sur soi-même, la joie d'être parvenu à ce que beaucoup d'autres encore n'ont pas réussi, permettant d'obtenir des avantages psychologiques compensateurs.
Simultanément, l'aide d'un psychothérapeute, afin d'accompagner le processus qui permettra de retrouver la santé et la paix, devient un facteur essentiel pour le succès que l'on souhaite obtenir...
Parallèlement à sa prise de décision, le patient doit rechercher les sources généreuses de la spiritualité par l'intermédiaire de la prière et de la concentration, de manière à recevoir les flux de l'énergie rénovatrice pour la gestion de la stabilité des objectifs embrassés.
En maintenant sa vigilance du fait qu'il est un patient en traitement continuel, il lui faut éviter la moindre possibilité de céder au vice en refusant les défis subliminaux qui atteignent tous ceux qui se trouvent dans cette phase de transformation.
De l'esprit Joanna de AngelisSource : Jornal Espirita, août 2007
Traduction : Jean Emmanuel NUNES
Trouvé sur : Spiritisme.net