choub
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| Sujet: Éthique spirite et valeurs universelles - par Jacques Peccatte Mer 15 Oct - 20:26 | |
| Éthique spirite et valeurs universelles – par Jacques PeccattePosté le: 8 décembre 2011, par Jacques SPIRITISME.COMLe monde actuel est en décalage certain avec les valeurs qui ont porté la civilisation, que ces valeurs fussent spirituelles, philosophiques ou humanistes, réfléchies par des penseurs qui, dans leur dialectique, ont fait avancer tant bien que mal les concepts de démocratie, de justice et de liberté.
On en est arrivé à ce point aujourd’hui, où la machine infernale des marchés financiers est en train de faire basculer l’équilibre déjà instable d’un monde dans la tourmente. Et comme par définition un marché financier, ça ne réfléchit pas (ce n’est pas une entité bien définie, c’est une machine emballée et insaisissable), il revient alors à la classe politique le rôle et la fonction de le réguler, ce qui n’est pas véritablement au programme pour le moment. Et si le politique ne tient plus sa place, se mettant seulement au service d’un système mondial dont personne n’a plus la clé, un système à la fois réel et virtuel, nous sommes alors dans une impasse qui ne pourra être résolue par les moyens actuellement utilisés.
Comment réfléchir à tout cela d’un point de vue spirite ? Nous pourrions aussi bien dire d’un point de vue chrétien, voire même d’un point de vue simplement humaniste fût-il athée. Car les valeurs universelles admises et prônées par tous les progressistes, sont sensiblement les mêmes, faisant appel à toutes les notions de justice, d’égalité, de liberté et d’émancipation pour tous les êtres humains sans exception.
Ce que nous pouvons apporter de plus et de différent d’un point de vue spirite, ce seront des notions supplémentaires qui viendront appuyer le sens de ces valeurs universelles et les justifier à partir d’arguments spirituels. Si le simple argument de dire que tous les hommes sont libres et égaux en droit, position de principe qui remonte à la Révolution Française, on en reste là à une position de principe abstraite qui n’a jamais réellement trouvé son application. La nature humaine est ainsi faite que les égoïsmes finissent toujours par l’emporter. Pourquoi ? Parce que nous vivons globalement une situation d’infériorité, au regard de l’évolution possible d’une humanité qui est encore balbutiante en intelligence et en morale. Par la connaissance spirite, nous savons que la Terre est un monde habité parmi d’autres, un monde qui est à l’image du niveau évolutif de ses habitants, et qui devra se transformer en conscience et en amour.Face à la réincarnationSi l’on se référait aux idées les plus pessimistes, consistant à dire que les humains ont toujours eu les mêmes défauts et ne changeront jamais, on se mettrait en position nihiliste de ne croire en rien et de conclure à l’absurdité de la vie, alors même que tout nous indique, au regard de l’histoire de l’humanité, que bien des choses ont pu évoluer, certes chaotiquement, dans l’organisation de nos sociétés. Et c’est là peut-être que nous avons cet élément déterminant de la connaissance d’un passé historique, une connaissance qui devrait être un moteur pour ne plus renouveler sans cesse les mêmes erreurs.
On ne peut développer la conscience sans connaissance, la connaissance de la pensée, de l’histoire, des civilisations qui nous ont précédées et dont nous avons peu ou prou été les acteurs. Oui, et c’est là l’élément novateur du spiritisme qui remet les choses en perspective : nombre d’entre nous avons déjà vécu sur Terre plusieurs vies, nous avons donc participé à l’histoire de l’humanité dans nos vies successives passées, et lorsque nous parlons de nos ancêtres, nous parlons aussi de nous-mêmes. Ce qui vaut pour une partie de l’humanité, reliée à son passé de vies antérieures et retrouvant plus ou moins ses congénères déjà rencontrés précédemment, pour apprendre à évoluer ensemble. Lorsque l’on sait cela, la donne n’est plus tout à fait la même. L’on a une part de responsabilité, aussi infime soit-elle personnellement, dans la construction historique de notre monde : nous avons participé d’une façon ou d’une autre, en différentes existences, à la vie de notre planète. Nous avons pu être les acteurs et les auteurs de choses indignes que nous réprouvons aujourd’hui. Nous avons immanquablement commis de nombreuses erreurs, voire plus que des erreurs, et pour celles et ceux qui aujourd’hui sont plus conscients que d’autres, il faut garder présent à l’esprit que dans nos vies précédentes, nous avons pu accomplir des actes répréhensibles qui font partie intégrante de l’histoire de l’humanité. Il faut donc ne plus retomber dans les égarements du passé qui ont pu être les nôtres d’une façon ou d’une autre, ce que l’on peut réparer à partir d’une conscience nouvelle. Et lorsque l’on a cette conscience, l’on adopte alors le sens du combat contre tous les maux, dans la perspective d’augmenter le nombre des combattants, avec la certitude qu’un jour, ce nombre deviendra la majorité susceptible de faire basculer le monde vers une ère nouvelle. Le dessein divinVenons-en maintenant à un autre argument, déterminant dans la réflexion humaine, celui d’une force divine à l’origine de nos vies. Peut-on faire évoluer la pensée sans Dieu ? Oui, dans une certaine mesure, c’est ce qu’ont tenté de faire des philosophes athées ou agnostiques, des Sartre, Camus et autres, qui, estimant que le monde n’avait pas de sens, ont voulu alors lui en donner un. C’est un pari très louable que de vouloir transformer un monde absurde sans Dieu en une humanité qui trouve son sens par la justice et la liberté. C’est un pari totalement désintéressé qui est tout à l’honneur de celles et ceux qui, persuadés d’une fin définitive après la mort, mettent toute leur énergie à construire un monde meilleur pour les générations futures. Et si certains peuvent donner du sens à une vie sans espoir d’éternité, les croyants n’ont-ils pas encore davantage de raisons d’espérer en pensant une humanité différente, non plus sans Dieu, mais cette fois-ci avec Dieu ? On exclura évidemment de ce raisonnement tout ce qui est fondamentalisme religieux, dans des conceptions d’un Dieu vengeur que l’homme a idéalisé à sa propre image, selon ses propres intérêts.
En spiritisme, là où Dieu n’est plus un concept théiste (religieux) mais déiste (au sens du Dieu de Voltaire), il ne s’agit plus de l’enfermer dans des croyances mais de le sublimer dans ce qu’il a d’incommensurable, à partir d’une réflexion sur les lois qui régissent l’univers et la vie. Et si, comme en toute autre philosophie, le spiritisme ne permet pas d’accéder à Dieu, il permet cependant d’en déterminer partiellement les desseins. C’est ce qu’avait fait Allan Kardec en abordant la notion de divin à partir de ses attributs et à partir de certaines lois universelles mises en évidence par la communication spirite.
Quand l’on sait que, créés par une pulsion divine, simples et ignorants à l’origine, nos esprits ont suivi la loi naturelle de l’évolution palingénésique pour, au travers de vies successives, affiner nos personnalités dans la confrontation au monde, nous avons alors une vision élargie de la vie dans sa continuité. Nous sommes issus d’un Dieu que nous apprenons progressivement à comprendre, pour plus tard, dans l’éternité, le rejoindre quand nous serons devenus esprits purs. Et si nous sommes bien loin de ce stade, c’est aujourd’hui et maintenant qu’il faut développer une réflexion sur les principes divins, non seulement pour soi-même, mais surtout pour une société des hommes qui a besoin d’une métamorphose afin de ne plus sombrer dans ses contradictions égoïstes et orgueilleuses dont on connaît les résultats qui sont toujours du même type depuis l’aube de l’humanité : conflits d’intérêts, guerres, pouvoirs, appropriation des biens.
Dieu serait-il la pierre d’achoppement permettant à l’être humain de réfléchir autrement ? D’un point de vue spirite, nous le pensons, dans la mesure où à partir de la notion d’un Dieu, même insaisissable mais appréhendé de façon naturelle, logique et cohérente, nous pouvons envisager une société différente où les objectifs intellectuels et moraux de la vie auraient trouvé tout leur sens, le sens d’une vraie solidarité qui est inscrite au cœur de chaque être humain, ou tout du moins qui existe en germe, dans un potentiel à développer en cette vie ou dans une vie prochaine. Mais il n’est pas besoin d’attendre la vie prochaine pour avancer, le plus tôt sera le mieux, étant donné que la planète est à un tournant décisif de son évolution, quand on en mesure ses développements technologiques, ses disparités de richesses, sa démographie et ses dangers sur divers plans, écologiques, politiques, financiers ou économiques.
L’accomplissement d’un dessein divin, envisagé sous l’angle de l’amour et de la solidarité, c’est là la seule perspective qui sauvera l’humanité de ses contradictions ancestrales. En oubliant Dieu, l’on n’est jamais parvenu à trouver du sens ; avec le Dieu d’une religion, l’on n’a pas non plus fait mieux ; mais avec l’humilité de ne pas se prendre pour Dieu et de ne plus donner à Dieu des attributs qui sont à l’image de l’homme, l’on pourrait envisager une réforme de la pensée susceptible de transformer le monde à partir de valeurs universelles qui ont toujours été foulées du pied par les êtres humains.
Ainsi et sans aucun doute, la notion du divin admise et comprise sera-t-elle le moyen d’une réflexion nouvelle, non seulement sur le plan métaphysique, mais aussi et surtout pour une nouvelle approche des problèmes de l’humanité, perçus différemment, avec cœur et avec raison, dans le souci de l’autre, ce qui nous ramènera à la phrase du prophète « Aimez-vous les uns les autres », phrase qui fut souvent vide de sens pour ceux-là mêmes qui l’ont prêchée dans les églises. Alors retrouvons-la dans une société laïcisée, où Dieu ne sera plus la propriété d’une caste de croyants, mais l’énergie vitale, spirituelle et amoureuse de l’humanité tout entière. | |
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Invité Invité
| Sujet: Re: Éthique spirite et valeurs universelles - par Jacques Peccatte Ven 13 Mar - 23:50 | |
| Merci choub pour ce texte de Jacques Pecatte Rien que le titre du sujet me plaît "Éthique spirite et valeurs universelles" et alors ce qu'il y est écrit est d'autant plus plaisant que ça me parle. C'est là qu'on se rends compte que les Valeurs Universelles sont parfois présentent en nous et qu'il suffit d'écouter son cœur pour y avoir accès. J'espère qu'un jour, elles seront intégrées en chacun de nous, et là je pense que l'humanité pourra vraiment avancer dans un même élan. Faudrait peut-être demander à Dieu un montage en série comme l'autoradio et la clim' dans les voitures ! Blague mise à part, le travail demandera du temps et beaucoup de "sacrifices" pour le monde matérialiste, on ne demande qu'à les aider, nous ! |
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