Bonjour tout le monde,
Je vous propose la lecture la lecture de l’article :Evocation d’un Esprit souffrant (suite), proposé par doctrinespiritenimes.over-blog.com, le 14 Novembre 2020, Rédigé par Un spirite dans #Allan Kardec, #Centre Spirite, #Croyance, #Doctrine Spirite, #Médiumnité, #Philosophie Spirite, #Réincarnation, #Science, #Spiritisme
Bonne Lecture
SECONDE COMMUNICATION TORQUEMADA (Évocation) 45 L'ESPRIT
– Laisse-moi à mes souffrances. Moi. – Je veux les adoucir. L'ESPRIT. – Je voudrais bien savoir par quel moyen tu pourrais adoucir les souffrances de Torquemada ? Tu n'as pas songé à ce que tu disais.
Moi. – J'ai songé à la bonté de Dieu, de Dieu qui va te prouver, si tu le veux, qu'il n'est pas le Dieu de la vengeance, mais celui de la miséricorde et du pardon. L'ESPRIT. – Tu me parles de la miséricorde de Dieu, mais de sa justice, pas. Sa justice ! J'en éprouve les effets terribles. Ton imagination ne saurait se figurer les tourments que j'endure et qui m'attendent encore. Moi. – De quelle nature sont ces tourments ? L'ESPRIT. – Je te ferais frémir s'il m'était possible de te faire comprendre la millième partie de ce que j'endure. J'ai perpétuellement devant les yeux le feu des bûchers que j'ai allumés ; j'entends les cris de ceux que j'y ai fait jeter . 46Moi. – C'est là ta souffrance ? L'ESPRIT. – Trouves-tu qu'elle ne suffise pas ? Moi. – Telle n'est pas ma pensée. Te rappelles-tu ce que tu avais été dans l'incarnation qui a précédé, celle pendant laquelle tu as été grand inquisiteur ? L'ESPRIT. – Oui, sans doute ; j'avais été... Non, ne me demande pas ce que j'avais été, tu me repousserais. Moi. – Nullement ; j'aurais peut-être plus de pitié pour toi. Comprends-tu maintenant la grandeur de tes crimes ? L'ESPRIT. – Je comprends que j'ai été un bourreau... Un bourreau, non, car un bourreau exécute un ordre et c'est moi qui le donnais... Que de victimes qui crient et me maudissent ! que de feu ! Si tu as un pouvoir quelconque, éloigne tout ce monde de moi. Moi. – Tu vois que je suis non seulement spirite, mais Médium. Qu'aurais-tu fait de moi, au temps de ta puissance, si j'étais tombé entre tes mains ? L'ESPRIT. – Ce que j'ai fait des autres, je t'aurais envoyé au bûcher... Au bûcher, tous, tous !... Je souffre. Je vois mes victimes, du feu ! j'entends des cris qui font frémir tout mon être. Moi. – Eh bien ! au nom du Dieu de charité dont tu as si outrageusement méconnu la loi, je te déclare que, si tu le veux, tes souffrances vont être atténuées. L'ESPRIT. – Non, pas d'atténuation à mes souffrances, car je suis Torquemada, l'inquisiteur ! Non, pas de pardon pour moi... Ne me parle pas de pardon pour moi qui n'en ai pas accordé. Moi. – Au contraire, je ne te parlerai que de cela. Ecoute : Voyons, as-tu confiance en moi ? L'ESPRIT. – Je n'ai confiance en personne. Moi. – Lis dans ma pensée ; je te défie d'y voir autre chose qu'un sentiment de commisération. L'ESPRIT. – C'est vrai et je m'en étonne. Moi. – Regrettes-tu ce que tu as fait ? L'ESPRIT. – Si je le regrette ! On voit bien que tu ne sais pas ce que j'endure. Mol. – Tu t'es mépris sur le sens de mes paroles. Je ne te parle pas d'un repentir commandé par la souffrance. Je te demande si tu te repens de l'acte lui-même, abstraction faite du châtiment qui l'a suivi. L'ESPRIT. – Oui, je regrette ce que j'ai fait, non pas seulement à cause du châtiment qui m'atteint, mais aussi à cause de l'acte lui-même. Moi. – Alors tu es sur le chemin du pardon. Ce regret que tu éprouves, exprime-le à Dieu. Absorbe ton âme dans un immense repentir. L'ESPRIT. – Je n'ose. Moi. – Je t'en supplie dans ton intérêt ; suis le conseil que je te donne et tu en verras les effets. L'ESPRIT. – Mais tu n'entends pas tous ces cris... Ils ne voudront pas que Dieu me pardonne. Moi. – Qui ? ils ! L'ESPRIT. – Mes victimes. Moi. – Non seulement elles le voudront, mais elles seront les premières à le demander. Prie-les d'intercéder pour toi. L'ESPRIT. – Jamais ! ... non jamais ! Je ne puis pas les prier, elles me font peur ; comment veux-tu qu'elles me pardonnent ! Moi. – Parce que ceux que tu as fait mourir étaient chrétiens, et c'est toi qui ne l'étais pas. L'ESPRIT. – C'est vrai. Moi. – Veux-tu réclamer leur secours, et avec leur appui, invoquer la miséricorde du Dieu de charité en lui exprimant ton repentir ? L'ESPRIT. – Je m'efforce de lutter contre tes bonnes paroles, car je tremble d'y ajouter foi. Moi. – Aie confiance ! Sans toi je ne puis rien, car il faut que le repentir émane de toi et précède le pardon de Dieu. L'ESPRIT. – Mon Dieu ! serait-il donc vrai que vous puissiez me pardonner ! j’ai tant souffert ! Moi. – Cède à mes instances, ... je sens que tu faiblis ; fais ce que je t'ai dit de faire.
souffrance. Je te demande si tu te repens de l'acte lui-même, abstraction faite du châtiment qui l'a suivi. L'ESPRIT. – Oui, je regrette ce que j'ai fait, non pas seulement à cause du châtiment qui m'atteint, mais aussi à cause de l'acte lui-même. Moi. – Alors tu es sur le chemin du pardon. Ce regret que tu éprouves, exprime-le à Dieu. Absorbe ton âme dans un immense repentir. L'ESPRIT. – Je n'ose. Moi. – Je t'en supplie dans ton intérêt ; suis le conseil que je te donne et tu en verras les effets. L'ESPRIT. – Mais tu n'entends pas tous ces cris... Ils ne voudront pas que Dieu me pardonne. Moi. – Qui ? ils ! L'ESPRIT. – Mes victimes. Moi. – Non seulement elles le voudront, mais elles seront les premières à le demander. Prie-les d'intercéder pour toi. L'ESPRIT. – Jamais ! ... non jamais ! Je ne puis pas les prier, elles me font peur ; comment veux-tu qu'elles me pardonnent ! Moi. – Parce que ceux que tu as fait mourir étaient chrétiens, et c'est toi qui ne l'étais pas. L'ESPRIT. – C'est vrai. Moi. – Veux-tu réclamer leur secours, et avec leur appui, invoquer la miséricorde du Dieu de charité en lui exprimant ton repentir ? L'ESPRIT. – Je m'efforce de lutter contre tes bonnes paroles, car je tremble d'y ajouter foi. Moi. – Aie confiance ! Sans toi je ne puis rien, car il faut que le repentir émane de toi et précède le pardon de Dieu. L'ESPRIT. – Mon Dieu ! serait-il donc vrai que vous puissiez me pardonner ! j’ai tant souffert ! Moi. – Cède à mes instances, ... je sens que tu faiblis ; fais ce que je t'ai dit de faire.
L'ESPRIT. – Oui, je cède... je cède... (arrêt de la main durant quelques instants, puis reprise
... J'ai peur... Je suis sans pensée... Qu'est-ce donc que j'éprouve ?... Je rêve sans doute... Où suis-je ? (Et comme je ne répondais pas
Dis-moi donc ? Où suis-je ? Moi. – Sous l'influence du pardon de Dieu. La souffrance que tu endurais est-elle atténuée ? L'ESPRIT. – Si elle l'est !... Où sont mes bûchers ? je ne les vois plus !... Les cris de mes victimes, je ne les entends plus ! Ce que tu m'as dit serait-il donc vrai ? Moi. – Tu le vois, Dieu a été miséricordieux. L'ESPRIT. – Non, cela est impossible... je vais me réveiller... je vais entendre de nouveau les cris qui me poursuivaient... je vais voir mes bûchers. Moi. – Espère. L'ESPRIT. – Mais si j’espérais je serais heureux ! Moi. – Espère, te dis-je, car tout ce que tu éprouves est bien réel. Dieu a eu pitié de toi. En échange de ton repentir, il a atténué la réparation que sa justice t'avait infligée. L'ESPRIT. – Je ne me retrouve plus... mes victimes ont disparu... si je pouvais rester ainsi ! Moi. – Non seulement tu y resteras ; mais, au fur et à mesure que tu le mériteras, un pardon plus complet descendra sur toi. L'ESPRIT. – Je ne veux pas espérer davantage... je me sens mieux... je ne désire rien de plus... non, je n'ose espérer un pardon plus grand... Adieu... Merci ! (29 septembre 1865.)
102. – Ces exemples donnés, reprenons notre système de déductions. Si aucun Esprit ne peut entrer en rapport avec le Médium sans la permission de Dieu ou des Esprits préposés à l'exécution de ses lois ; Si Dieu, dans un but de miséricorde pour l'Esprit, de réparation ou de progrès pour l'incarné, autorise un Esprit souffrant à entrer en rapport avec le Médium, alors que celui-ci évoque un bon Esprit ; Comme il est évident que ce n'est pas pour induire l'homme en erreur que cette autorisation est accordée à l'Esprit, il faut admettre, à moins d'arriver à la négation de Dieu et de sa justice, que tout en soumettant le Médium à une épreuve, il lui donne les moyens d'en triompher. Examinons donc comment il est possible de reconnaître la présence des Esprits inférieurs, de les distinguer des bons Esprits, et voyons comment, avec un peu d'attention, la difficulté va disparaître. 103. – Plusieurs cas peuvent se présenter : Ou, au lieu et place de l'Esprit évoqué, intervention immédiate d'un Esprit inférieur ; Ou, après un commencement de communication avec l'Esprit évoqué, substitution à cet Esprit 47 d'un Esprit inférieur. Un troisième cas peut se présenter, c'est celui où un Esprit, sans témoigner de sa présence par des signes matériels, comme les phénomènes spirites, fait sentir son influence à l'homme soit par une incitation au bien, soit par une incitation à un acte mauvais.
ler. – Intervention immédiate d'un Esprit souffrant au lieu et place d'un bon Esprit évoqué. 104. – Comment reconnaître cette intervention ? De deux choses l'une : Ou l'Esprit qui se manifeste indique son nom, sa situation dans la hiérarchie spirite ; Ou il se refuse à les indiquer. Dans ce dernier cas, la question est tranchée, car ce refus équivaut à la preuve que le Médium se trouve en présence d'un Esprit inférieur. Il sait à quoi s'en tenir ; par conséquent, il ne court pas le danger d'être induit en erreur et il n'a plus qu'à agir comme nous l'avons dit plus haut (n° 101). Si, au contraire, l'Esprit prend le nom de l'Esprit évoqué, le Médium peut user d'une précaution, afin de s'assurer de l'identité de l'Esprit et lui demander de prendre Dieu à témoin, ou bien de jurer devant Dieu qu'il est bien l'Esprit qu'il prétend être. Il convient toutefois de prévenir les nouveaux Médiums que cette précaution, très souvent utile, ne l'est pas dans tous les cas. L'Esprit qui est ressuscité dans la vie spirite sans avoir effacé les fautes qui ont été cause de son incarnation est soumis à des souffrances dont la plus cruelle est le désespoir, et à une souffrance que nous serions tenté d'appeler physique, celle de l’erraticité .
Or le temps pendant lequel l'Esprit errant est en communication avec le Médium est pour lui un temps de soulagement, puisque son erraticité est suspendue : c'est une oasis dans laquelle il se repose. Il arrive donc quelquefois que, pour prolonger la durée de ses rapports avec le Médium, et dans la crainte d'être repoussé par lui s'il faisait connaître sa situation véritable, l'Esprit ne craint pas de faire un faux serment. Voici donc comment nous procédons pour nous prémunir contre ce danger et ce que nous conseillons aux Médiums de faire : c'est, avant de demander à l'Esprit le serment qui est bien celui qu'il dit être, de lui rappeler que s’il venait à prendre en vain le nom de Dieu il augmenterait ainsi la somme de réparation dont il est déjà redevable à sa justice, et, afin de lui ôter tout intérêt à tromper, de lui faire la promesse de ne pas l'abandonner, quand bien même il avancerait être un mauvais Esprit. – Nous nous sommes bien trouvés de l'emploi de ce moyen, car, à quelques rares exceptions près, les Esprits, dans ces conditions, ont reculé devant un faux serment. Ceux-ci nous ont remercié de les avoir arrêtés ; ceux-là n'ont point achevé le serment commencé. Aucun danger d'être induit en erreur n'existe donc encore pour le Médium lorsque le serment qu'il réclame arrête l'Esprit. 105. – La difficulté ne commence que si, malgré l'appel fait à son intérêt même, l'Esprit se parjure. Il n'est pas toutefois aussi difficile qu'on pourrait le supposer de reconnaître le mensonge. Un Médium écrivain (c'est le seul qui soit apte à recevoir des communications réellement sérieuses) ne tarde pas, avec un peu d'expérience acquise, à pouvoir constater l'intervention de l'Esprit inférieur : il a pour cela plusieurs moyens. En premier lieu, il peut être certain que toute dictée qui commence par des barres, par des caractères indéchiffrables, émane d'un Esprit inférieur.
En second lieu, le Médium doit faire attention à la manière dont marche son crayon pendant le cours d'une dictée. Si sa main se meut régulièrement, sans saccades, alors même qu'elle marcherait très vite, il y a presque certitude que l'Esprit avec lequel il est en rapport est un bon Esprit. – Si, au contraire, la main procède par à-coups, par soubresauts, d'une façon fébrile ; si sous ces mouvements violents le crayon se brise, il y a très grande présomption que la communication émane d'un Esprit inférieur et souffrant. Mais la preuve la plus certaine de la présence d'un bon Esprit sera toujours, pour le Médium, l'élévation de la pensée, car comme l'Esprit qui aura fait un faux serment ne peut être qu'un Esprit d'un ordre inférieur, il ne tardera pas à se trahir par l'incohérence ou l'insuffisance de l'idée. Si l'un de nos grands écrivains a pu dire avec vérité : Le style, c'est l'homme, à combien plus forte raison peut-on dire : La pensée, c'est l'Esprit. 106. – On demandera sans doute comment il se peut que Dieu permette à un Esprit inférieur, voire même à un Esprit mauvais, de prendre le nom d'un autre Esprit et expose ainsi le Médium à tomber dans l'erreur. Nous répondrons : Autre chose est la permission donnée à l'Esprit d'entrer en rapport avec le Médium, autre chose est l'envoi du premier, afin de tromper le second. – Dieu prescrit-il ou fait-il prescrire à l'Esprit de se présenter sous un nom supposé, ou de faire un serment faux ? Nullement. Il autorise seulement l'Esprit à communiquer avec l'incarné, c'est-à-dire qu'il fait naître pour tous deux une occasion de progrès ou de réparation ; car si l'Esprit qui entre en communication avec le Médium est un bon Esprit, il progressera en raison du progrès qu'il aura fait accomplir à ce dernier ; si, au contraire, l'Esprit est un Esprit inférieur et souffrant, le Médium progressera en raison de la réparation qu'il lui aura fait réaliser. 107. – Mais, dira-t-on, si nous reconnaissons que Dieu n'autorise pas l'Esprit à tromper le Médium, comment, du moins, lui permet-il de prendre la place de l'Esprit évoqué ? Nous répondrons encore que nous ne sachions pas qu'il y ait obligation pour Dieu d'envoyer au Médium Esprit qu'il a évoqué, et, pour cet Esprit, l'obligation de venir à l'appel du Médium. Et cependant nous n'en avons pas moins la certitude que si le Médium mérite l'envoi de l'Esprit évoqué, il l'obtiendra, si d'ailleurs le but de l'appel de l'Esprit est digne de celui-ci, car il ne s'agit plus là de faveur, mais de justice. – Qu'au contraire un Médium vienne, par exemple, évoquer un Esprit comme celui de Newton, afin de lui poser des questions saugrenues comme nous en avons vu faire si souvent, croit-on qu'il aura mérité l'envoi de ce grand Esprit ? Loin de là, il sera allé au-devant d'une leçon, et il n'est pas douteux que, dans ces conditions, ce soit un Esprit inférieur qui lui sera envoyé. Et là encore, comme toujours, il n'y aura que justice. Qu'inconnu d'un savant, je m'adresse respectueusement à lui pour lui poser une question digne de sa science, il aura égard à mon ignorance, il me répondra, si d’ailleurs il voit en moi le désir de m'instruire et la faculté de le comprendre. Si, au contraire, je me présente à lui cavalièrement, si je lui pose une question ridicule, il sera froissé de ce manque d'égards. Le monde des Esprits, ne l'oublions pas, est la continuation du nôtre. Agissons donc avec eux comme nous agirions, dans les conditions de la vie terrestre, vis-à-vis de nos semblables. 108. – Ces explications font voir que le véritable motif de l'intervention des Esprits imparfaits provient de l'incarné. L'envoi de ces Esprits est dû à ce que le Médium n'a point encore mérité d'obtenir les enseignements d'Esprits plus élevés ; ou de ce qu'il a manqué à ses devoirs en appliquant sa faculté à des choses qui sont étrangères au but du spiritisme. Dieu, dans ce cas, ne punit pas le Médium ; il lui donne un avertissement et lui offre un moyen, ou de réparer sa faute, ou d'acquérir le mérite qui lui manquait, et de justifier par un acte de charité vis-à-vis d'un Esprit souffrant, l'acte de charité qu'il sollicitait pour lui-même. 109. – Allons au-devant d'une dernière objection : Puisque, dira-t-on, vous n'avez pas la preuve matérielle que l'Esprit qui est en communication avec le Médium est bien tel Esprit, comment osez-vous placer au bas de certaines dictées le nom de quelquesuns des Esprits de qui vous pensez les avoir obtenues ? Pour une raison toute simple. Il est incontestable que les communications spirites que vise l'objection renferment de grandes pensées formulées souvent dans un magnifique langage. Or, comme l'élévation de la pensée est en raison du degré d'élévation de l'Esprit, il est certain que ces communications émanent, tout au moins, de bons Esprits entrés dans la période de récompense. Mais, d'un autre côté, puisque toutes ces dictées, sans exception, précédées de la prière, ont été accompagnées de serments affirmant l'identité des Esprits qui les ont signées, et qu'un bon Esprit ne saurait faire un faux serment qu'il n'aurait d'ailleurs aucun intérêt à faire, nous concluons que le nom qui se trouve au bas de la communication est celui de l'Esprit qui l'a dictée. § 2. – Après un commencement de communication avec l'Esprit évoqué, substitution à cet Esprit d'un Esprit inférieur. 110. – Ce cas a une grande analogie avec le premier, puisqu'il ne s'en distingue que par le moment où la substitution a lieu. Il n'est pas cependant identique et se produit surtout durant le temps d'épreuve qui accompagne les commencements du Médiumat. – Le Médium peut constater la substitution d'un Esprit à un autre, pendant une communication, beaucoup plus facilement que l'intervention, au commencement d'une dictée, d'un Esprit inférieur et souffrant au lieu et place du bon Esprit évoqué. – Rien n'est plus facile que de saisir l'instant où la substitution s'opère. Le Médium peut, en effet, constater à ce moment une sorte de balbutiement du crayon, quelque chose qui s'enraie, souvent une modification dans l'écriture. Il y a là un temps d'arrêt que le Médium ne s'expliquerait peut-être pas tout d'abord, mais qui ne saurait lui échapper une fois qu'il est prévenu. L'interruption reconnue ou simplement soupçonnée, tout danger d'erreur cesse pour le Médium. Il n'a plus qu'une chose à faire : se comporter vis-à-vis de l'Esprit interrupteur comme nous l'avons dit plus haut (n° 104) et s'efforcer de rendre sa situation meilleure en l'amenant tout d'abord à se repentir. § 3. – Communication d'un Esprit (sans production de phénomènes matériels) se traduisant pour l'incarné en une incitation au bien, ou en une incitation à un acte mauvais. 111. – Ce simple intitulé rappellera ce que nous avons dit déjà, à savoir, que l'Esprit non incarné peut communiquer avec l'homme par la seule pensée sans qu'aucun phénomène extérieur vienne attester la présence de l'Esprit. Si l'Esprit est bon, cette pensée sera bonne s'il est mauvais, elle pourra être mauvaise et se traduire en une incitation au mal, ce que, dans le langage catholique, on appelle la tentation. Sans doute, il est conforme à l'idée que nous nous faisons de la divinité, que Dieu puisse autoriser de bons Esprits à exercer une influence bienfaisante sur les Esprits incarnés afin de les diriger dans la voie du progrès. Mais, au premier abord, la raison se révolte à la seule pensée d'un Dieu bon, miséricordieux, permettant à de mauvais Esprits d'entrer en communication avec l'homme, quand cette communication doit avoir pour résultat probable de l'inciter à mal faire. Nous allons voir cependant que Dieu fait acte de clémence en permettant qu'il en soit ainsi Dem. – Comment comprendre que Dieu permette à un mauvais Esprit d'inciter l'homme au mal, en un mot de le tenter ? Rép. – Vous avez le grand tort d'appliquer à tous vos raisonnements sur le monde spirite vos raisonnements humains. Croyez-moi, et soyez sûrs qu'en dehors de ce que vous regardez comme convenable et juste, il y a encore des choses convenables et justes. La preuve en est que le mauvais Esprit entre en rapport avec l'homme par la permission de Dieu et, pour me servir si vous voulez de votre expression, qu'il le tente, sinon par l'ordre, du moins avec la tolérance de Dieu... Cela vous surprend et cependant cela est… – Mais pourquoi en est-il ainsi ? Pour me faire mieux comprendre, je prendrai une comparaison : Voici un enfant qui est au collège. Le professeur lui donne un devoir à faire ; il le fait mal. L'enfant est puni d'un pensum, c'est-à-dire d'un travail supplémentaire. Eh bien ! mon ami, la tentation du mauvais Esprit, c'est le pensum de Dieu. Lorsque l'homme a commis un acte mauvais, Dieu le met en mesure de le réparer et, pour cela, il lui impose une difficulté à. surmonter, mais une difficulté utile pouvant servir à l'amélioration d'un autre Esprit : il permet à un Esprit souffrant de se mettre en rapport avec lui. – L'Esprit reçoit-il pour cela mission d'inciter l'homme à un acte mauvais ? Aucunement. Il demeure aussi libre de ne point inciter l'homme au mal, que l'homme est libre de ne point faire le mal qui lui aura été suggéré. Cependant comme l'Esprit est d'un ordre inférieur, il est plus probable qu'il suggérera un acte mauvais qu'un acte bon. Si l'homme résiste à ce que vous nommez la tentation, il fera un acte méritoire, puisqu'il aura résisté ; – que si l'Esprit résiste à la disposition qui le porte à faire mal et par conséquent, à inciter l'homme à un acte mauvais, il aura fait par cela même un acte relativement méritoire dont il lui sera tenu compte. Ainsi, sous quelque rapport que vous examiniez ce que vous appelez la tentation : du côté de l'Esprit, ou du côté de l'homme, il y a une manifestation de la bonté de Dieu, puisqu'il y a une occasion de réparation offerte par lui. » DOCTEUR LAMENJENSKI (1866). 112. – Assurément, voilà un aspect nouveau sous lequel la suggestion à l'homme d'un acte mauvais se trouve présentée, et personne ne méconnaîtra combien la tentation considérée comme un témoignage de la miséricorde de Dieu est plus logique que la tentation considérée comme l'oeuvre d'un démon en lutte avec la divinité, se plaisant à faire le mal pour le plaisir de le faire et à y entraîner l'Esprit incarné sans que Dieu puisse intervenir. La communication qui précède renverse tellement tous les systèmes par lesquels on a cherché à expliquer les incitations mauvaises que nous nous sentons pour ainsi dire souffler ; elle est si conséquente avec la pluralité des existences ; elle nous montre Dieu si bon jusque dans les épreuves auxquelles sa justice nous soumet ; elle satisfait enfin, si bien la raison, que, pour tout homme qui recherche la vérité, elle suffirait à démontrer l'origine de la révélation spirite. 113. – Mais une dernière objection se présente et nous voulons y répondre. Les Esprits incarnés, dira-t-on, n'ont pas des passions d'une intensité égale ; par conséquent, les uns offrent plus de prise que d'autres à la tentation du mauvais Esprit. Il y a donc là injustice, puisqu'il y a inégalité dans les difficultés auxquelles Dieu soumet l'homme.
L'enseignement spirite explique encore ce qui, dans tout autre système philosophique, est complètement inexplicable. Conséquent comme la vérité, il nous montre Dieu équitable jusque dans l'inégalité des passions de l'homme, et s'affirme lui-même en prouvant la justice de Dieu. Voici l'explication qui nous a été donnée de l'inégalité des passions : « L'homme a particulièrement à lutter contre la tendance qui le porte à commettre les fautes qui sont la cause de son incarnation. C'est là ce que vous appelez les passions. – Les passions sont donc à la disposition qui pousse l'incarné à retomber dans les fautes qui existent à son passif et qu'il doit effacer par des actes méritoires qui compenseront sa dette. Si l'homme n'avait pas cette disposition contre laquelle la lutte doit s'établir, il n'y aurait pas difficulté et par conséquent, l'incarnation serait inutile. Pour qu'elle soit juste, pour que la difficulté à vaincre soit en rapport avec la réparation à accomplir, il faut que les passions varient de nature suivant les réparations encourues, et d'intensité suivant l'importance de ces réparations. – Abandonne-toi à une passion, elle augmentera insensiblement et chaque jour la lutte deviendra plus difficile, parce-que la réparation deviendra plus considérable ; combats-la, elle ira s'atténuant, parce que la réparation sera atténuée.
MON PÈRE. 114. – Nous le demandons encore : jusqu'à ce jour un système quelconque a-t-il offert une explication tant soit peu satisfaisante de cette tendance au mal variant de nature et d'intensité suivant les individus, tendance que l'enseignement de la pluralité des existences pouvait seul allier avec la bonté et la justice de Dieu. Le dogme catholique s'est bien efforcé d'apporter son explication ; mais, en vérité, est-elle bien heureuse. Il dit : Cette propension qui nous porte au mal dérive du péché de votre premier père, d'une faute à laquelle vous n'avez pas participé ; cela est vrai, mais dont Dieu vous fait néanmoins responsable, tout innocent que vous en êtes. – Par vous seul, il vous serait impossible de lutter contre cet instinct mauvais : « il vous faut la grâce. Or cette grâce, ce don surnaturel et gratuit accordé par Dieu à l'homme pour le conduire au salut éternel, ne nous a été obtenue qu'en vue des mérites de la passion et de la mort de Jésus-Christ ». Cette grâce a des formes diverses. Elle se 49 divise en grâce prévenante, opérante, excitante ; en grâce suffisante, en grâce proprement dite et en grâce pour grâce ! Nous n'inventons rien. Tout ceci est extrait d'un livre qui fait autorité et qui a pour titre : Dictionnaire des Hérésies ou Mémoires pour servir à l’histoire DES ÉGAREMENTS DE L'ESPRIT HUMAIN !! L'imagination se figure-t-elle qu'entre les mains de pareils théologiens s'exerçant pendant dix-huit siècles, à tout embrouiller, à tout inventer, a pu devenir cette doctrine si simple, si sublime prêchée par Jésus ! Quand on voit se produire de telles aberrations mentales, combien ne faut-il pas bénir Dieu d'y mettre un terme au moyen de l'enseignement spirite qui vient vous dire : – Non, Dieu ne fait ni faveur, ni grâce ; il n'accorde à l'Esprit que ce que l'Esprit à mérité. Pour Dieu, il n'y a ni grâce prévenante, ni grâce excitante, ni grâce opérante ; il y a justice et rien que justice. « Vous êtes incarné... donc vous avez à réparer une faute qui est vôtre, et qui n'est que vôtre, car cette faute vous l'avez commise dans une existence précédente. Vous n'en avez pas hérité ; elle provient de votre fait. Voulez-vous la connaître ? Descendez-en vous-même : la disposition plus ou moins grande qui vous porte à faire tel ou tel acte mauvais vous indiquera la cause de votre incarnation et, par conséquent, la nature de la réparation que vous avez à accomplir. »
Nous ne dirons pas seulement : entre les deux explications, prenez la plus logique. – Nous dirons encore : entre les deux explications, prenez celle qui seule nous montre Dieu juste.
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