Je vous propose la lecture suivante : (Appendice du livre Lumière et Vérité de Madame Alexandre Moreau)
Bonne Lecture
Jean-Pierre Abel
27 Juillet 2019 , Rédigé par Un spirite
Appendice
Il est bien entendu que, dans cet ouvrage, il n’est nullement entré en notre pensée d’attaquer les religions qui, toutes, sont sacrées dans leur principe. Seule, l’application fausse qu’on a trop souvent faite de leur thème divin, est attaquable.
Cette application fausse réside dans l’esprit de la religion mal défini, ou tronqué, dans les dogmes créés après l’établissement d’une doctrine, et inventés par les hommes pour seconder leur but de domination ou d’absolutisme.
Dans ces mots, nous avons défini le cléricalisme.
C’est donc le sectaire que nous avions spécialement en vue, et non l’homme dont l’âme religieuse cherche à appuyer sa morale et sa conduite sur des vérités dont la révélation est dépouillée de tout dogme.
Pour cet homme, quel qu’il soit, il faut qu’une révélation fondée sur la raison et sur la science vienne éclairer sa route et lui montrer le chemin de ses destinées,
Certains catholiques, et même des libres penseurs, prétendent qu’une religion étant nécessaire à l’être humain, les esprits peu avancés doivent rester soumis aux enseignements des Eglises, parce que l’expérimentation du spiritisme étant pleine de dangers, peut les livrer à mille erreurs.
Mais, faut-il donc alors abandonner le peuple à la plus profonde des ignorances qui est de s’ignorer soi-même ? « Connais-toi toi-même ! » a dit un sage. Faut-il donc qu’il relève, en tous ses actes, d’un clergé autoritaire et dédaigneux d’amener les âmes à la hauteur de leurs destinées divines ? Faut-il le laisser souffrir de sa misère à la fois intellectuelle et physique, en proie à tous les maux de la vie, et dans la crainte d’un Enfer éternel ouvert sous ses pas par un Dieu vengeur ? Faut-il le laisser livré aux douleurs de la vie, sans autre compensation que l’attente d’un paradis promis seulement à quelques élus ? Ne faut-il pas lui apprendre ses véritables destinées, refréner ses colères et consoler ses douleurs ?
Il est vrai que les religions anciennes n’admettaient à l’initiation de leurs mystères qu’un nombre relativement petit de privilégiés. Mais les âmes étaient-elles alors réellement mûres pour cette initiation ? Plus tard, Jésus lui-même a souvent parlé en paraboles, en promettant la venue d’un Esprit de vérité qui expliquerait à tous les choses obscures de sa prédication.
On dirait que les prêtres se sont, de nos jours, donné la tâche de continuer l’antique méthode. Par exemple, le clergé romain défend à ses fidèles la lecture de la Bible. Pourquoi ? Evidemment pour se réserver l’interprétation du sens mystique de ses Livres sacrés, et n’en donner au peuple que juste ce qu’il faut pour forcer celui-ci à demeurer sous son joug.
Mais le clergé romain se trompe.
Evidemment, de nos jours, le peuple n’est plus un grand enfant que l’on conduit en laisse avec des menaces et des contes effrayants ; il a évolué dans des renaissances nombreuses, et il se trouve enfin apte à recevoir les grandes vérités réservées autrefois aux seuls initiés, et promises par le Christ à ceux qui viendraient après lui. La science, ou, du moins, certaines données de la science pénètrent dans tous les milieux ; prenons garde qu’avec cette science n’y pénètre aussi le matérialisme, qui met les âmes en léthargie !
Répandons plutôt la saine doctrine dans tous les milieux, non tout à coup, comme une lumière trop vive qui aveugle en illuminant, mais peu à peu, par degrés, de même que l’aurore, chaque matin, amène doucement dans l’azur le resplendissement du soleil.
Les âmes seront éclairées et vivifiées.
Disons maintenant ici un mot du symbolisme des religions anciennes qui, bien étudié et bien compris, initiait l’âme à ses hautes destinées.
Les Eglises n’ont, en général, voulu voir dans les dieux de l’antiquité, que les figures bestiales ou cruelles d’un paganisme révoltant, et elles ont éloigné leurs adeptes de l’étude de ces symboles, en leur appliquant, le plus souvent, une fausse interprétation. Mais, pour le penseur qui a pénétré leurs mystiques arcanes, il en est bien autrement. En étudiant les mystères d’Egypte, les religions Indoues, les enseignements de Pythagore, l’oeil de l’âme ébloui contemple avec ferveur l’initiation à la pensée d’un Dieu unique, Principe absolu et Intelligence infinie.
Cherchons à nous rendre compte de l’âme de ces antiques doctrines voilées sous les mystères des temples, et voyons si elle n’a pas une très grande analogie avec notre doctrine du Spiritualisme moderne.
Nous lisons ce qui suit dans le livre d’Edouard Schuré : Les grands Initiés.
Les Initiés aux mystères des temples d’Eleusis reconnaissaient en eux-mêmes la vérité des Symboles religieux que représentaient les drames sacrés. Et quelle surprise, quelle joie dans cette découverte ! S’ils souffraient, s’ils luttaient dans la vie présente, ils avaient l’espoir de retrouver la félicité divine, la lumière de la grande Intelligence. Les paroles de l’hiérophante (prêtre des mystères d’Eleusis), les scènes et les révélations du temple leur en donnaient l’avant-goût.
− « ... Si vagues que soient les témoignages des philosophes antiques, ils (les mystères) semblent se rapporter à des phénomènes occultes. Selon la doctrine des mystères, les visions extatiques du temple se seraient produites à travers le plus pur des éléments : la lumière spirituelle assimilée à l’Isis céleste. Les oracles de Zoroastre l’appellent : la nature qui parle par elle-même, c’est-à-dire un élément par lequel le mage donne une expression visible et instantanée à la pensée, et qui sert également de corps et de vêtement aux âmes, qui sont les plus belles pensées de Dieu. C’est pourquoi l’hiérophante, s’il avait le pouvoir de produire ce phénomène, de mettre les initiés en rapport avec les âmes des héros et des Dieux (anges et archanges) était assimilé en ce moment au Créateur, au Démiurge : le porte-flambeau, au soleil, c’est-à-dire, à la lumière hyperphysique ; et le Hermès, à la parole divine qui est son interprète. Quoiqu’il en soit de ces visions, il n’y a qu’une voix dans l’antiquité, sur l’exaltation sereine que produisaient les dernières révélations d’Eleusis. Alors, un bonheur inconnu, une paix surhumaine descendait dans le coeur des Initiés. La vie semblait vaincue, l’âme délivrée, le cycle redoutable des existences accompli. Tous se retrouvaient avec une joie limpide, une certitude ineffable dans le pur éther de l’âme universelle.
− Aujourd’hui, l’asile de l’antique Demeter (symbole de l’Intelligence divine et du principe intellectuel de l’homme, que l’âme doit rejoindre pour atteindre sa perfection) a disparu sans trace dans la baie silencieuse d’Eleusis, et le papillon, l’insecte de Psyché, qui traverse le golfe d’azur aux jours de printemps, rappelle seul qu’ici, jadis, la grande exilée, l’âme humaine, évoqua les dieux et reconnut son éternelle patrie.
Ces paroles, en effet, ne résument-elles pas le fruit de la Doctrine spirite : Alors, un bonheur inconnu, une paix surhumaine descendait dans le coeur des initiés, etc. »
Et maintenant, arrivons à Jésus, en qui semble se résumer la pure doctrine ésotérique.
« ... Bientôt après, Il (Jésus) redescendit au village des Esséniens48. Il apprit que Jean-Baptiste venait d’être saisi par Antipas et incarcéré dans la forteresse de Makérous. Loin de s’effrayer de ce présage, il y vit un signe que les temps étaient mûrs et qu’il fallait agir à son tour. Il annonça donc aux Esséniens qu’il allait prêcher en Galilée l’Evangile du Royaume des cieux. Cela voulait dire : mettre les grands mystères à la portée des simples, leur traduire la Doctrine
des Initiés. Pareille audace ne s’était jamais vue depuis le temps où Çakia Mouni, le dernier Bouddha, mû par une immense pitié, avait prêché sur les bords du Gange. La même compassion sublime pour l’humanité animait Jésus. Il y joignait une lumière intérieure, une puissance d’amour, me grandeur de foi et une énergie d’actions qui n’appartiennent qu’à lui. Du fond de la mort qu’il avait sondée et goûtée d’avance, il apportait à ses frères l’espérance et la vie.
− Que pouvait apercevoir dans cette religion (la religion des Pharisiens et des Saducéens), sacerdoce, Jésus, l’Initié, l’héritier des prophètes, le voyant d’Engaddi, qui cherchait dans l’ordre social l’image de l’ordre divin où la justice règne sur la vie, la science sur la justice, l’amour et la sagesse sur tous les trois. »
Jésus vient se pencher, en effet, sur la misère des hommes, pour apprendre à ceux-ci la puissance enfermée en eux-mêmes et leurs destinées sublimes, ce que leur ont caché jusque-là les prêtres et les mages.
Pour arriver à l’âme de cette humanité qu’il veut conquérir, il parle en Paraboles, avec d’infinis ménagements ; il la nourrit de la pur Doctrine sans qu’elle s’en aperçoive ; et c’est ainsi que les hommes apprennent peu à peu la charité, la solidarité, sans acception de personne, le pardon des offenses, l’amour des ennemis, leur âme et le Royaume des cieux qui est le bonheur conquis à jamais dans la perfection de l’être humain.
« Celui des quatre Evangiles qui nous a le mieux transmis l’enseignement ésotérique du Maître, celui de Jean, nous impose lui-même cette interprétation, d’ailleurs si conforme au génie parabolique de Jésus, quand il nous rapporte les paroles du Maître : « J’aurais encore plusieurs choses à vous dire ; mais elles sont au-dessus de votre portée. Je vous ai dit, ces choses par des similitudes, mais le temps vient que je ne vous parlerai plus par des similitudes, mais que je vous parlerai ouvertement de mon père. » Edouard Schuré.
Dans l’Introduction de son beau livre, Les grands Initiés, Edouard Schuré dit encore :
« Si l’on regarde l’histoire des religions avec des yeux dessillés par cette vérité... l’initiation intérieure peut seule donner, on demeure à la fois surpris et émerveillé. Ce qu’on aperçoit alors ne ressemble guère à ce qu’enseigne l’Eglise qui borne la révélation au Christianisme, et ne l’admet que dans un sens primaire.
Que conclure de tout ce qui précède, sinon que l’oeuvre divine, commencée avec le monde, reprise et perfectionnée par Jésus, doit être continuée ? Cette oeuvre est celle-ci : montrer à l’humanité sa voie, pour la conduire au Royaume de Dieu, qui est la réintégration parfaite des âmes dans le Principe éternel et absolu.
Faites aux autres ce que vous voudriez qu’il vous soit fait. »
Ce précepte évangélique doit être suivi. Chacun de nous, pour lui obéir, doit travailler, dans la mesure de ses moyens, à réintégrer l’humanité en Dieu, dans sa personne et dans la personne de ses frères.
Loin de nous les mesquines pensées de ceux qui veulent détenir la Vérité à leur profit, loin de nous les craintes pusillanimes de ceux qui redoutent que la trop vive lumière, répandue sur le peuple, ne vienne à l’aveugler, Le soleil, cette image de la Vérité, n’est-il pas là pour éclairer les mondes, et la Vérité, fille de la lumière, ne doit-elle pas briller sur tous et se donner à chacun ?
Courage donc mes soeurs et mes frères ! Ne craignez pas de la répandre autour de vous, sachant que, par Elle, vous consolez les âmes en les relevant du doute et du mensonge, et que vous préparez ainsi l’avenir heureux de l’humanité à travers l’éternité du temps.
« Au moment de terminer notre oeuvre, nous lisons dans Flammarion, Astronomie des Dames, que Jupiter, d’après les dernières études faites de cette planète, est un monde en formation, non encore arrivé à l’état de stabilité de notre séjour, définition qui ne détruit pas cependant, celle du printemps perpétuel qui règne à la surface de ce monde, ce printemps perpétuel étant le résultat de la situation de Jupiter, dont l’axe de rotation reste toujours droit. »