"Le spiritisme n'est pas une religion... mais une philosophie et une science". Michel Pantin, spirite et médium, co-fondateur du cercle spirite Allan Kardec
Le Spiritisme n'est pas une religion...
Croire et savoir sont deux choses différentes, s'il n'en était pas ainsi, les deux verbes n'auraient pas leur raison d'être.
Pendant des siècles, voire des millénaires, l'homme a davantage répondu à son instinct plutôt qu'à sa raison. Adorateur de la lune et du soleil, adorateur de l'orage et du vent, il n'a fait que craindre une réalité qu'il ne pouvait
comprendre. L'expérience des civilisations anciennes nous prouve que la nature a très souvent fait l'objet de cultes, de rituels, répondant à l'angoisse des hommes, c'est-à-dire a l'ignorance du monde qui les environnait.De là sont nées toutes sortes de croyances, qui ont progressivement donné naissance aux phénomènes religieux. L'histoire de l'homme ne peut se résumer à son angoisse instinctive, car l'histoire de l'homme, c'est aussi l'histoire de sa conscience. Dépourvus de toute raison, il est probable que nous n'aurions jamais dépassé ce stade de la croyance. Or, l'homme évolue, c'est d'ailleurs la raison pour laquelle l'histoire prouve aussi sa soif de compréhension, son besoin de connaissance, son avidité à maîtriser son environnement. Ainsi, lentement, s'est développé dans notre histoire, ce que nous appellerons, le raisonnement scientifique.
Prisonnier de sa peur et en même temps de son besoin de comprendre, l'homme, jusqu'à aujourd'hui, n'a jamais réellement réussi à vaincre ce paradoxe. C'est la raison pour laquelle, deux systèmes de pensée se sont progressivement élaborés, d'une part, l'idéalisme religieux, et d'autre part, le matérialisme athée.
Ces deux tendances, souvent poussées à l'extrême, n'ont malheureusement pas disparu. Elles sont souvent la cause d'une grande incompréhension entre les hommes, victimes des systèmes philosophiques et politiques qui s'y rattachent. Le spiritisme n'est pas une synthèse du matérialisme et de la religion, le spiritisme ne peut être la synthèse de deux erreurs. La nature de l'homme dépasse son contexte physique et demeure par conséquent spirituelle, ce qui lui donne une dimension infinie et éternelle.
Cette conception de l'homme ne relève pas d'un postulat religieux mais davantage d'une expérience historique, qui pour nous, à valeur de preuve. C'est pourquoi, dans le respect des pensées religieuses et de la recherche scientifique, le spiritisme avance une idée nouvelle, qui mettra fin aux oppositions philosophiques dont l'homme a trop souffert jusqu'à présent.
Partant du principe qu'il vaut mieux en savoir un peu que prétendre tout croire, nous répondrons à nos adversaires que c'est tromper le public, que d'affirmer que le spiritisme est une religion.
L'idée de Dieu est incluse dans le caractère infini que nous donnons à la dimension humaine. Il s'agit de là d'un raisonnement et non pas d'un acte de foi.
Le Spiritisme est une science...
Le vocabulaire provoque souvent de regrettables quiproquos. La paternité du mot, "science" n'appartenant pas, pour nous, aux seuls détenteurs d'un savoir physique aux résonances matérialistes.
Le spiritisme est scientifique car il a fait l'objet de nombreuses recherches, de multiples études, d'observations savantes, tous travaux établis afin de prouver l'existence en l'homme de sa nature spirituelle, de sa vie et, de sa manifestation au-delà de la mort.
Contrairement à ce que pourraient penser certains de nos détracteurs, l'histoire scientifique et l'histoire spirite sont, intimement liées.
Il est temps pour nous de dénoncer l'oubli dans lequel les scientifiques d'aujourd'hui ont placé leurs illustres ancêtres et ainsi cacher d'un voile pudique tout l'intérêt que ces hommes de science ont porté aux phénomènes spirites.
Il est pour le moins singulier de cacher au public les sentiments spirites d'hommes tels William Crookes, Thomas Edison, Edouard Branly, Camille Flammarion, le docteur Gustave Geley, Ernest Bozzano, Pierre et Marie Curie, la liste serait longue, qui ont tous en leur temps à la fois étudié et adhéré aux phénomènes spirites.
La science dira qu'il ne suffit pas de se perdre en citations et elle aurait raison si nous en restions là, seulement voilà, tous ces noms ont une histoire et cette histoire est étroitement liée à la preuve scientifique de la vie après la mort.
Lorsque nous affirmons que le spiritisme est une science, nous nous référons à l'ensemble des études exercées à cet égard, à l'instar des grands noms que nous venons de citer. Le fait scientifique est par définition rigoureusement observable et apporte sans conteste la preuve de sa réalité. Dans l'histoire du spiritisme, les preuves sont nombreuses. Parce qu'il se place justement en dehors des contraintes de 1'état matériel, l'esprit est capable d'accomplir de grands prodiges tels les faits d'apparitions, d'apports, et de matérialisations.
A la fin du XIXe siècle et au début du siècle dernier, ces phénomènes furent étudiés par de grands savants à l'intérieur des conditions les plus rigoureuses. La manifestation des esprits dans notre monde physique implique la présence d'un intermédiaire que nous nommons médium (un mot trop souvent galvaudé). Le médium est par définition un être humain particulièrement sensible aux présences invisibles. Ces présences peuvent se manifester sous toutes formes.
C'est ainsi qu'au XIXe siècle, elles furent définies par Allan Kardec, dans son important ouvrage "Le Livre des Médiums". Les esprits peuvent, se faire voir, entendre, et même quelquefois toucher. Ils peuvent écrire, parler. En résumé, ils emploient à chaque fois que cela est possible, tous les moyens de communication, inhérents à notre monde matériel, à l'aide d'un sujet appelé médium.
Retenons pour la circonstance le phénomène d'apparition matérialisée, appelé aussi phénomène d'ectoplasmie. A partir de 1880, le savant anglais William Crookes, étudia les capacités médiumniques d'une jeune fille de 17 ans qui se nommait Florence Cook. La séance spirite se déroulait de la façon suivante : la jeune médium, après s'être recueillie, tombait dans un état second comparable à l'inconscience d'un évanouissement. C'est alors que les assistants témoignèrent d'un phénomène prodigieux. Par la bouche de Florence Cook, jaillissait une substance blanchâtre et vivante appelée ectoplasme. Très rapidement, en quelques minutes, cette substance prenait forme, laissant place à la matérialisation de mains que l'on pouvait palper, de visages, et quelquefois plus extraordinaire encore, de corps tout entiers. C'était là se trouver en présence de fantômes matérialisés.
Florence Cook perdait 40 kilos pendant la séance, kilos qu'elle retrouvait à l'issue de l'expérience, après que la matière ectoplasmique ait regagné son corps. La rigueur de l'expérience est incontestable. Ces faits se renouvelèrent sur plusieurs années.
Chaque séance fut l'objet d'un procès-verbal. Il n'est pas inutile d'ajouter que des cliches photographiques et des moulages de paraffine vinrent attester le témoignage des scientifiques assistant à ces séances. Il ne s'agit là que d'un exemple parmi beaucoup d'autres appartenant à l'histoire spirite.
Le Spiritisme est une philosophie...L'observation des faits et la preuve de leur réalité entraînèrent les expérimentateurs à réfléchir sur leurs conséquences. La preuve de l'existence en chacun d'entre nous d'un élément immatériel, conscient et agissant, survivant au corps physique, ne pouvait avoir que des conséquences philosophiques. A la fois observateur et analyste, Allan Kardec fut très certainement l'homme qui définit le mieux en son temps la philosophie des esprits. Considérant que l'homme n'était pas réduit à sa seule enveloppe charnelle, considérant les propos de ceux qui se manifestaient après leur mort, celui qui plus tard deviendra le codificateur de la théorie spirite va progressivement révéler cette nouvelle philosophie.
Quels en sont les principes ?
Nous les résumerons en trois points que nous nommerons Dieu, l'Esprit et l'Homme.
Pour les spirites, l'univers n'est pas issu d'une explosion hasardeuse, le monde dans toutes ses manifestations, est le résultat d'une pensée supérieure et amoureuse de caractère infini que nous nommons Dieu. Nous savons que ce mot-là comporte encore aujourd'hui, chez beaucoup de nos contemporains, un sens avant tout religieux. Etre de justice, symbole de l'obéissance et de l'abnégation, objet de toutes les craintes, Dieu a encore trop souvent pour les hommes l'aspect d'un être humain au caractère sacré, habillé de tous les mystères et ennemi de notre raison. Faut-il croire en Dieu ? Nous serions tentés de répondre OUI à la condition de savoir s'il existe. C'est là toute la différence entre une philosophie et une religion. Il ne s'agit pas d'obéir aveuglement à une force suprême mais davantage de comprendre que nous sommes issus de cette force, qui est la vie et qui a voulu notre liberté. Il ne faut plus imaginer Dieu, encore moins l'adorer, mais surtout le comprendre.
Le second point de notre philosophie porte pour nom l'Esprit. Comme nous l'avons dit précédemment, la vraie nature de l'homme est avant tout d'ordre spirituel, une nature immatérielle, qui trouve progressivement son développement, nous voulons dire son évolution, par le biais de la matière. L'histoire de l'homme est avant tout l'histoire d'un esprit qui s'est débattu dans les formes les plus primaires de son environnement physique. Il nous faudra toujours garder en mémoire la frayeur mais le courage aussi de nos ancêtres de la préhistoire, à la recherche du feu, à l'abri du froid, se défendant comme ils le pouvaient contre des monstres animaux afin de survivre. Cette lutte, à n'en pas douter, comporte un sens philosophique, preuve de notre évolution. L'humanité encore loin d'atteindre sa perfection, comprend tout le chemin parcouru au regard de ses origines.
Pour l'individu, il ne peut en être autrement. C'est pourquoi nous avançons l'idée de la réincarnation. La réincarnation est à la source de la philosophie spirite. Il ne suffit pas d'une vie pour se considérer comme étant un être accompli. Il serait orgueilleux de penser le contraire et à la fois injuste de supposer que tout s'achève au terme d'une seule vie.
De ce point de vue, les preuves elles aussi sont abondantes. Que de témoignages en faveur de la réincarnation, tels ces enfants se souvenant de leurs vies antérieures, dans les moindres détails et dont les parents furent stupéfaits après vérification de leurs propos. Tels aussi ces adultes qui, placés sous hypnose, ne manquent pas de révéler leurs vies passées, se soulageant aussi d'un fardeau quelquefois difficile à assumer. Une fois de plus, tout nous porte à penser que l'esprit est non seulement notre véritable nature, mais qu'il a l'extraordinaire capacité à enregistrer toutes choses vécues. Affirmer que l'homme est un esprit, que chacun d'entre nous est un esprit, et que cet esprit évolue vers le bien, exclut toute forme de condamnation, de damnation et de régression, ce qui ne peut que satisfaire notre aspiration au bonheur. Notre philosophie n'aurait aucun sens si nous omettions d'évoquer ce qui est essentiel dans notre présent, à savoir l'Homme.
Le spiritisme apporte à notre réflexion par le rappel de notre nature humaine entre deux incarnations, un engagement chrétien.
Le Christianisme répond avant tout à l'Amour de l'autre, sans limites.
En résumé, nous sommes déistes parce que nous savons que l'Univers comporte sa cause paternelle. Nous sommes spiritualistes parce que nous savons que l'homme ne se limite pas à un accident biologique et que sa véritable nature dépasse les limites de la matière. Nous sommes humanistes parce que nous savons être invités à vivre ensemble ce que nous savons et parce que Jésus nous a très certainement appris de quelle façon.
Michel Pantin, co-fondateur du Cercle Spirite Allan Kardec.http://www.spiritisme-lyon.com/#!le-spiritisme-kardciste/cldg