Je vous propose la lecture du message suivant LA TRAVERSEE DE LA VIE, Conversion de l'Eglise au Spiritisme proposé par doctrinespiritenimes.over-blog.com, le 28 Janvier 2022 , Rédigé par Un spirite Publié dans #Allan Kardec, #Centre Spirite, #Croyance, #Doctrine Spirite, #Médiumnité, #Philosophie Spirite, #Réincarnation, #Science, #Spiritisme
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LA TRAVERSEE DE LA VIE, Conversion de l'Eglise au Spiritisme
La vérité est d'ordre divin, les religions n'en sont qu'une interprétation mitigée sous forme d'outil humain. Elles ont toutes matérialisé les vérités divines pour les adapter aux crédulités humaines. Le catholicisme n'est que le Christianisme déformé par des intérêts terrestres. C'est une religion humaine, une religion d'affaire. L'Eglise a conquis la domination qui lui assurait la conscience des faibles par l'intimidation, allant jusqu'à les brûler comme une allumette pour leur donner un acompte sur l'institution de l'Enfer que, dans ce but, avait créé son ignorance. D'ailleurs le catholicisme est fait d'aveugles conduisant d'autres aveugles. Les clients de l'Eglise qui vont se confesser sont des esprits faibles se confessant à des esprits faux. Le prêtre s'habille en noir, il porte le deuil de la vérité. Ne lui jetons pas trop la pierre, étouffé par l'intolérance hiérarchique, il ne sait pas ! Ah ! S’ils savaient, tous ceux qui sont intelligents ou de bonne foi, ils comprendraient que notre vérité, qui n'a aucune restriction, est trop grande pour la leur qui est circonscrite par des nécessités, car il faut que les soutanes vivent, et ils viendraient tous à nous. Les temps mystiques sont passés, les grandes époques de foi n'ont laissé après elles qu'un souvenir lumineux, mais fugitif. Les religions modernes sont un mélange de création humaine et de dogmatisme approprié à des besoins terrestres. Tributaires de l'évolution sociale, elles reposent sur des intérêts humains auxquels on a inoculé, pour les justifier, une teinture morale. Le catholicisme a enlevé le flambeau de la main de Jésus pour le mettre dans la main des papes. Il a toujours été un système de domination politique. Là où les lois n'atteignent pas les coupables, il est si commode d'atteindre les âmes en les terrorisant ! Depuis Constantin, l'Eglise, comme le pangermanisme, n'a jamais eu en vue que l'accaparement, provocation qui l'a conduite à la séparation de l'Eglise et de l'Etat. L'intolérance la mène pas à pas, mais visiblement, à la séparation de l'Eglise et de la religion. Celle-ci n'existe plus que de nom et par un cérémonial habile et soigné. Le culte est devenu un simple déguisement ; le sacerdoce lui portera le coup de grâce. Pour beaucoup de gens déjà tenus par l'Eglise, pratiquer, c'est se dispenser de croire. « L'Eglise, dit Ed. Schuré (Ed. Schuré, les Grands Initiés.), ne pouvant plus prouver son dogme primaire en face des objections de la science, s'y est enfermée comme dans une maison sans fenêtres, opposant la foi à la raison, comme un commandement absolu et indispensable. Mais la religion sans preuve et la foi sans espoir se défient l'une en face de l'autre, sans pouvoir se vaincre. Le protestantisme et l'islamisme sont protégés par leur cohésion ; le catholicisme, orthodoxie maladive dont l'enseignement christique a disparu, se livre sur lui-même à un suicide lent, en voilant cette lumière, pour envelopper un mélange d'enseignement et d'intérêts dans les ténèbres d'un dogmatisme étroit. » La religion est devenue une forme commerciale de l'activité humaine. On l'entoure d'une savante mise en scène pour lui donner du prestige. On l'émaille de miracles, de légendes, de pratiques occultes, de révélations apocryphes pour lui imprimer un côté mystique ; et l'on peuple de chimères des mondes imaginaires, paradis, purgatoire, limbes, enfer, pour impressionner les imaginations faibles et terroriser les incrédules.
Au lieu d'être un lieu austère de recueillement, l'Eglise est un théâtre somptueux où sont accumulées des richesses ; où l'on paie sa place si l'on ne veut pas rester debout ; où des vierges et des saints, supposés humbles dans leur vie, sont couverts d'or et de pierreries ; où le prêtre, comme l’acteur, endosse un costume ; où l'on brûle des cierges et de l'encens ; où des chantres, l'orgue et l'orchestre encadrent la prière, et où l'officiant parle le latin, que, la plupart du temps, il connaît à peine. Jésus prêchait l'humilité. Déshabillez vos saints, chamarrés comme pour un sacre royal, fermez ces boîtes à espionnage de confessionnal, par où le serpent se glisse dans les âmes, retirez vos mains de nos poches, défroquez Basile, et nous arriverons peut-être à être bons amis. On brûle des chandelles, dans les chapelles, à des statues de braves saints inamovibles sur leurs socles, qui souriraient de la naïveté des trop crédules, s'ils n'avaient à garder leur dignité de marbre. Il en est qu'on grise d'encens pour leur dissimuler les duperies du prône, et l'on se demande en voyant leur air attristé, si c'est l'encens ou le sermon qui dérange leur béatitude. Assurément ce ne sont pas les saints de bois et les vierges chamarrées qui exaucent les prières. C'est en même temps un grand bazar où l'on trafique de tout, messes, scapulaires, indulgences, cierges, objets bénits, stalle au paradis, dispenses, rachat des âmes du purgatoire, retraites, fêtes, pèlerinages, reliques, bénédictions, etc., à boutique ouverte, au comptant et sans escompte ; on n'a rien pour rien. La sacristie est un bureau d'affaire. Il y a aussi le trafic inépuisable des sacrements, et des réserves à tiroir pour les grandes occasions, comme les boîtes à miracle. Les prélats, qui font vœu d'humilité, ont toutes sortes de cartes cachées pour faire ouvrir le chemin de leur bourse aux pauvres âmes confiantes, et à mesure que l'on monte dans la hiérarchie, on découvre, sous toutes leurs formes, l'amoncellement des biens de la terre. « Si on lançait dans le commerce, dit du Prel, les ventes d'indulgences, de bénédictions, etc., on aurait maille à partir avec la police. Elles seraient cependant aussi efficaces que celles du Vatican. Le successeur du Christ est devenu le Directeur de la banque qui vend les grâces vénales du Vatican. On ne dit plus : « Paix mes agneaux ! » on dit : Tonds mes brebis. » Le Pape pourrait dire aux Boches : que vous êtes maladroits ! Vous faites la guerre pour vous enrichir, moi je m'enrichis en vendant des bénédictions. On donne au prêtre un franc cinquante pour dire une messe d'une demi-heure à peine. Cela lui fait trois francs de l'heure. C'est un travail facile que beaucoup feraient volontiers. Pourquoi leur est-il fermé ? Que dirait-on s'il s'ouvrait un bureau pour dire des messes qui seraient confiées à des particuliers ? Est-ce que les prières de l'un ne valent pas celles de l'autre ? La seule différence est que le prêtre porte un surplis par-dessus sa soutane et le particulier le porte en dessous. L'Eglise s'occupe même de la nourriture et en fait des articles de foi. Elle prescrit ou proscrit certains aliments à des jours qu'elle fixe. Jésus se contentait de dire : Ce n'est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l'homme, c'est ce qui en sort. (Méditez cela, disciples de Basile.) La conscience, la foi, les consolations, la rémission des fautes, tout a pris une forme commerciale. C'est le matérialisme sous le masque des choses les plus saintes. Lors de la mémorable fin du monde de l'an 1000, chacun portait ses biens à l'Eglise pour acheter le ciel. Mais l'Eglise, ne leur ayant pas donné la fin du monde promise, n'ayant pas livré la marchandise payée, aurait dû restituer ces biens ! Bonne leçon pour ce naïf qui, une autre fois, fera bien de faire ses affaires lui-même, car l'Eglise n'a pas plus qu'eux la faculté d'acheter le moindre strapontin dans l'autre monde. La cloche de l'Eglise appelle le fidèle comme l'annonce du journal appelle le client, comme l'affiche appelle le spectateur. Dans le fait, le fidèle n'est qu'un client.
Au lieu de vous dire : « II y à un Dieu dont vous devez suivre les lois morales », ils vous disent : « II y a une église dont vous devez suivre les commandements, c'est-à-dire servir les intérêts ». Pieuvre avide dont les tentacules plongent dans les bourses et les consciences. Que nous voilà loin du spiritisme, qui ne connaît ni temples, ni officiants, ni trafics, ni cérémonies, ni culte, ni dogmes ; qui respecte la conscience et la foi, et qui se contente d'enseigner la charité et l'amour, le détachement des biens de ce monde ! Le prêtre croit ou ne croit pas à ce qu'il enseigne. S'il y croit, c'est un ignorant ; s'il n'y croit pas, ce n'est pas un honnête homme. Il est l'emblème de la mauvaise foi ou de l'ignorance. Nous sommes à un moment où l'esprit, fatigué d'être fourvoyé, ne croit plus à rien de ce qui n'est pas démontré. Le scepticisme est sur la défensive. Et quand, pris au piège de sa propre maladresse, le prêtre répond, devant ce qu'il ne peut expliquer « Dieu le veut », alors qu'il n'en sait rien, puisqu'il n'est pas en rapport direct avec Dieu et que, n'étant pas spirite, il n'a pas la chance d'une communication de l'autre monde, il ne doit pas s'étonner de ce scepticisme auquel il n'apporte aucun argument. Il y a dans les institutions du catholicisme deux monstruosités qu'il faudrait avant tout abolir : c'est le célibat des prêtres et la confession. Vœux de chasteté signifient vœux d'immoralité. C'est contre nature, toutes les fonctions veulent être satisfaites ; que deviendrait un homme qui ferait vœu de ne pas se nourrir ? La loi de Moïse prescrivait le mariage. Il est encore en vigueur chez les pasteurs protestants, les rabbins et les prêtres grecs. Jésus approuvait le mariage, plusieurs apôtres étaient mariés et sainte Pétronille était la fille de saint Pierre. C'est aux conciles de Trente (1545 et 1563) que l'on doit cet abîme de souffrances et de crimes, et c'est le 4e concile de Latran en 1215 qui institua la confession, abominable instrument d'espionnage, livrant aux prêtres l'honneur et le secret des familles ; la confession qui encourage le mal par l'absolution ; qui pardonne les crimes les plus monstrueux ; qui prétend envoyer au paradis le criminel qui se confesse quand sa victime, fût-elle un saint, est plongée en enfer, la mort l'ayant surprise sans qu'elle eût le temps de se confesser. La confession directe à Dieu, comme la pratiquent les protestants, est toute naturelle. C'est contre Lui qu'on a péché, c'est Lui qu'on a offensé, c'est à Lui qu'on doit demander pardon et non au prêtre. Dieu n'a pas besoin d'intermédiaire, interprète ignorant ou intéressé, et le prêtre n'a aucun pouvoir pour nous transmettre la manière dont Dieu accueillera notre confession. La confession à Dieu est un commencement d'exercice du tribunal de la conscience. Quant aux béatitudes que l'Eglise fait miroiter, comme un gros lot, pour s'attirer les âmes confiantes, elles peuvent tromper les naïfs, parce qu'aucun ne se dit qu'ils n'en savent pas plus qu'eux, puisqu'ils n'y ont pas été voir ; mais c'est une singulière outrecuidance de s'imaginer qu'elle peut imposer à Dieu des saints officiels, avec instructions papales sur le sort a leur réserver. Aussi, qu'avons-nous vu parmi les candidats à cette hospitalisation céleste ? Des papes comme Grégoire XII, l'incestueux ; Jean XXIII, le pire des monstres ; le sodomiste Paul II ; le libidineux assassin Sixte IV ; le buveur de sang, Innocent III ; et combien d'autres ; tous criminels lascifs, bombardés saints et qui déshonoreraient le bagne. Etre canonisé par l'Eglise n'a d'ailleurs pas plus de valeur aux yeux de Dieu que d'être anobli par un souverain ou chamarré de titres et de décorations. Valeur conventionnelle sur la terre, non-valeur dans l'autre monde. En somme, les théologiens sont des marchands de lumière artificielle. Ils ne reconnaissent comme lois de Dieu que celles qu'ils lui imposent et non celles que Dieu impose. Le catholicisme, malgré son histoire tachée de sang, a été une lumière, mais cette lumière est peu à peu éclipsée par la lumière plus éclatante du spiritisme, qui veut ramener les âmes au pur christianisme de Jésus. Toutes les interprétations terrestres des opinions religieuses ne sont jamais qu'un rattachement à la terre. Le détachement, qui nous ouvre la voie des vérités divines ne connaît aucune des formules de matérialisation dont on les entoure pour les servir aux humains. Le spiritisme plane au-dessus de toutes les religions. Ce qui est spirituel est plus grand que tout ce qui est temporel ? La prière est plus grande que le temple ; un spirite sincère est plus grand que tous les prélats ; la morale est plus grande que les lois des hommes ; la conscience plus grande que la Justice ; la charité est le plus beau sacerdoce. Le spiritisme a fait trop de bruit pour n'être pas connu du prêtre. Rome sait qu'une religion qui n'a besoin ni de temple, ni de servants, ni de culte serait sa mort, aussi l'argus du Vatican veille et dit à ses subordonnés : si vous avez le malheur de vous laisser gagner à cette doctrine, nous vous coupons les vivres. C'est prendre l'animal par ses besoins. Alors, une multitude sont spirites in petto et hostiles officiellement, comme Galilée, comme le cardinal Mazarin, qui condamnait les pratiques superstitieuses et s'y livrait en cachette. Lutte pénible pour les honnêtes consciences, forcées d'enseigner par métier ce à quoi elles ne croient pas, comme l'avocat qui déclare innocent le plus fieffé criminel. Forcés de mentir à leurs convictions pour gagner leur pitance, ils croient tout bas, ils nient tout haut, mais leur foi plus pure s'élève au-dessus de l'autel où ils pontifient plus saintement, avec plus de ferveur, sans que nul, excepté Dieu qui recueille leur prière, ne puisse lire le fond de leur pensée. Aussi combien, sacrifiant sur deux autels, sont spirites à leurs heures, en dehors des heures d'affaires. Ah ! S’il y avait moyen de s'assurer contre la perte de l'indispensable salaire ! S'il y avait un Institut, une société de sauvetage qui les accueillît, qui les aidât à un travail honnête, sans compromissions, que de milliers d'âmes on arracherait à l'hypocrisie cléricale ! L'un d'eux me disait : « L'Eglise me paie pour dire des vérités qui sont des mensonges et traite de mensonges ce que ma conscience reconnaît comme des vérités. Je me dois, par devoir, à l'Eglise qui me donne la vie matérielle, mais je me dois, par mes convictions, au spiritisme, qui m'a révélé la vie spirituelle. Je tâche de les concilier le mieux possible, en contournant les mensonges et en m'appesantissant sur les vérités communes ». Le pape Célestin disait honnêtement : « Quand je lis l'Evangile, je ne comprends plus la Théologie, et quand j'étudie la Théologie, je ne comprends plus l'Evangile ». En dehors des heures de métier, l'aveuglement imposé au prêtre, qui a généralement une certaine instruction, est reçu à contrecœur. Triste comédie à un moment où l'homme a tant besoin de lumière pour dégager la vérité de l'ombre. Le simple soldat de la soutane travaille pour enrichir des prélats florissants, et on lui compte les bouchées. Il doit s'incliner, il n'a pas la ressource des grèves. Il n'ignore cependant pas le progrès, mais il doit se contenter de le regarder passer de loin. Il courbe la tête devant une hiérarchie dictatoriale et gare aux rébellions, la poignée de l'arme qui est à Rome a sa pointe partout. Rome a fait des autodafés de livres spirites. Les siens ont un sort plus doux, ils meurent de leur belle mort. Mais le flambeau du spiritisme est trop grand pour l'éteignoir du Vatican, et cet éteignoir, brandi sur le spiritisme, retombera un jour sur la Tiare, luminaire vacillant, et l'éteindra. Si l'Eglise n'avait pas ridiculisé la religion par les absurdités qu'elle y a introduites — et le ridicule tue — elle aurait arrêté le matérialisme et on n'aurait pas nié Dieu. Elle est elle-même de ce fait, par provocation maladroite, créatrice de l'ennemi laïque ; il grandit, rallié par nos valeureux morts à une vérité qu'elle combat et condamne, parce que, comme les oiseaux de nuit, elle craint cette aurore.
Au lieu de l'attaquer, ouvrez-lui vos bras, c'est le salut. Il n'est que temps si vous voulez échapper à l'enlisement. Vos persécutions, tribut éclatant, ont éveillé l'attention et la curiosité, réclame non sollicitée, d'un prix inestimable, et ont grossi nos rangs d'une multitude de soutanes. Il y en a, parmi eux, qui se destinent à la chaire, comme les Dominicains. Ils sont trop instruits ou trop avisés pour obéir ou protester. En voici un exemple : En 19..., le jour des morts, je passais devant l'Eglise de... Je ne précise pas pour ne pas exposer un de ces habiles courageux à de ténébreuses représailles. J'avais un rendez-vous auquel il était trop tôt pour me rendre, l'idée me vint d'entrer dans l'église, qui ruisselait de lumière. Une voix vibrante, éloquente, emplissait la nef sonore. Je m'approchai, un prédicateur en bure blanche parlait des victimes de la guerre, sermon approprié en un pareil jour. Il disait à ces mères et à ces veuves en larmes : « Les morts éveillent le glas, mais les fanfares de la victoire étouffent cette note douloureuse dans l'allégresse de leur triomphe. Les clairons font tressaillir les tombes. Vos fils et vos époux ont payé de leur vie ces réjouissances patriotiques auxquelles ils ne peuvent se mêler, mais s'ils n'en ont pas leur part sur la Terre, le sacrifice de leur existence leur en assure une plus belle là-haut. » Pendant toute la durée de son sermon, il n'a pas dit un seul mot qui s'écartât de la doctrine spirite. II a peint aux mères le tableau de leurs fils toujours là à leur côté, quoique invisibles ; de leurs fils cherchant à les consoler, les attendant dans le séjour des délivrés. « Dieu, leur dit-il, n'aurait pas mis tant d'amour aux cœurs des mères, des épouses, pour une courte et rapide existence ; cet amour, qui réclame une continuation, est précisément, de ce fait, la preuve d'un autre monde où il pourra s'épanouir, et de l'éternité des âmes, que cet autre monde est destiné à lier les unes aux autres dans les béatitudes de la vie prochaine. » Il s'est bien gardé de rééditer les vieux clichés de purgatoire et d'enfer ou de parler des morts sans confession, comprenant combien toutes ces naïves puérilités étaient démodées. Il a proclamé, au contraire, que le sacrifice de la vie pour son pays assurait, aux yeux de Dieu, une réception à bras ouverts dans le séjour bienheureux des âmes. « Oui, a-t-il affirmé à ces pauvres endeuillées, vous vous retrouverez tous là-haut, pour ne plus vous séparer, parce que cette séparation est une épreuve qui vous est envoyée par Dieu pour acheter les joies qui vous attendent. » Ne croirait-on pas assister à une conférence spirite ? Puis il a habilement effleuré un point délicat. N'osant prononcer le mot de périsprit, il a tourné la difficulté en disant que nous retrouverons tous les nôtres tels que nous les avons connus et que, bien qu'ils aient laissé leur dépouille à la terre, nous les reverrons comme ils étaient, empruntant, pour se manifester l'image fluidique de leurs corps terrestre. Pour ceux qui lisent entre les lignes, cet euphémisme est une reconnaissance absolue, quoique un peu embarrassée, du périsprit. Ne le chicanons pas pour si peu, il ne pouvait pas mieux dire. Il a fait un excellent discours spirite, en même temps qu'un habile sermon catholique. C'est un éloquent convaincu et un croyant consciencieux. Et ceci m'amène précisément à la morale que je veux tirer de ce chapitre et dont ce prédicateur a donné la note juste. L'Eglise ne peut abdiquer, se déjuger, reconnaître ce qu'elle a condamné, infliger un démenti à son passé. Elle est suivie par de plus fanatiques qu'elle, dont elle ne peut brusquer la conscience, parce que, si sa bonne foi n'est pas immaculée, la leur est inébranlable. D'autre part, elle ne peut, rectifier les grosses erreurs qui l'écrasent sans verser dans le Spiritisme. ; Chaque rectification de dogme la force à y avoir recours. Elle ne peut les modifier, qu'en rentrant dans le Christianisme, dont le spiritisme est l'essence et l'expression.
Une révolution serait dangereuse ; l'évolution est plus sage et plus politique. En attendant, les défections deviennent tous les jours plus nombreuses et des schismes ont commencé à surgir, comme à Cincinnati, où l'on, a fondé un séminaire spirite. Ce serait un acte de courage et de suprême habileté de faire comme le pape Gélase qui, se voyant débordé et menacé par des coutumes que réprouvait l'Eglise, alla au-devant du danger en s'empressant de les adopter et de les approuver comme conformes à la religion. A son exemple elle pourrait dire : « Le spiritisme n'est que ce que nous enseignons dans le fond, sinon dans la forme. Le fond est éternel, la forme est une adaptation au temps et aux mœurs. Sa doctrine, qui est celle de Jésus, est la nôtre. » Le meilleur moyen de se débarrasser de ses ennemis est de s'en faire des amis. Le prêtre rendu à la moralité et armé de la vérité serait alors respecté comme les anciens prophètes. Au lieu de porter l'extrême-onction au mourant et de le plonger dans les terreurs d'une justice impitoyable, il le préparerait à la délivrance en lui faisant voir les beautés et les êtres aimés qui l'attendent. Il prodiguerait à ceux qui restent les consolations dont le spiritisme abonde. Leurs prédications affecteraient l'allure de conférences éducatives. Toutes les classes de la société, y compris les ignorants et les incrédules, reprendraient le chemin de l'Eglise. La chaire grandirait, entourée de reconnaissance et de respect. Le prêtre se ferait un devoir de rechercher les jeunes âmes dévoyées, qui s'en vont à la dérive et alimentent l'armée du mal et du crime. Il deviendrait l'apôtre, le gardien et le grand éducateur moral, le jour surtout où vous abolirez le célibat et la confession. La soutane prendrait un caractère sacré, et le prêtre, devenu le vrai missionnaire de Dieu, serait le plus grand éclaireur des masses. Il conduirait l'humanité dans une voie ascendante d'évolution spirituelle qui ferait oublier 16 siècles d'égarement. Le catholicisme redeviendrait christianisme.
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